La dissolution de l'Edipal (ex-Onaco), décidée le 11 décembre 2006, est assimilée par les 13 travailleurs de l'entreprise à un coup de force dirigé par le liquidateur. D'abord, ils contestent à ce dernier la qualité de liquidateur. Selon cinq d'entre eux qui se sont présentés hier à notre bureau, malgré le mandat d'accréditation du liquidateur, l'homme n'a pas les compétences requises pour statuer sur le sort de l'entreprise. « Il n'est ni agréé ni assermenté. Ce n'est que le directeur de l'Edimco, toujours en fonction », argumentent-ils. Ils contestent également la façon dont la liquidation a été conduite dans les faits. Selon eux, seuls trois d'entre les travailleurs ont pu assister à l'assemblée générale extraordinaire (Agex) pour se prononcer sur la liquidation de l'Edipal. « Les autres (la forte majorité) n'ont pu faire acte de présence à cette assemblée », font-ils remarquer. Fait confirmé par la feuille de présence, où en dehors de celles du président de l'Agex, du secrétaire et du liquidateur, on ne voit que la signature d'un travailleur. Refusant une telle décision, les 13 travailleurs ont continué à se présenter sur le lieu de leur travail et à occuper leurs postes respectifs jusqu'au 13 décembre 2006. Ce jour-là, en arrivant à 8h au siège de l'entreprise, ils trouvent les scellés apposés sur la porte de l'entreprise. « Tant que nos droits n'ont pas été recensés et reconnus, nous continuerons à récuser la décision de dissolution » qui leur paraît contraire à la réglementation en vigueur puisqu'il n'y a pas eu réellement d'Agex et que le liquidateur n'a pas le profil requis, selon eux. La plateforme de revendications, en six points, a trait à l'indemnité de départ calculée sur la base du salaire net à raison de 2 mois par année plafonnée à quinze mois, aux douze mois de salaire à hauteur de 80% avec effet rétroactif pour 57 mois, à l'indemnité de licenciement, etc. Contacté pas nos soins sur son portable devant les cinq travailleurs présents au bureau, le liquidateur a récusé son identité et clos l'entretien qui s'amorçait par : « Vous faites erreur. »