Fleuron de la filière bois dans la région, l'ex-SNLB, même en liquidation, fait la une de l'actualité locale. Un conflit oppose des travailleurs au liquidateur. Des travailleurs de l'entreprise en liquidation, la Menuiserie générale de Collo, ex-SNLB, attendent toujours le règlement des arriérés de leurs salaires depuis novembre 2005. Sur un effectif initial de 110 travailleurs, 24 “résistent” encore et refusent ce qu'ils qualifient de “chantage de leur ex-P-DG, qui est également le liquidateur, désigné par cette entreprise de transformation de bois qui employait plus d'une centaine de travailleurs et qui a été officiellement fermée le 15 juin”. Pour rappel, ces travailleurs poursuivent en justice l'entreprise pour non-respect de la convention collective, dûment établie entre le partenaire social et le P-DG de cette filiale, dans son volet relatif à la prime de départ. Cette convention, approuvée par l'inspection du Travail, stipule que le travailleur bénéficiera de trois mois de salaires par année de service. Une proposition qui a été initialement refusée à l'unanimité par les travailleurs avant d'être acceptée pour faire face aux besoins de la rentrée sociale et de Ramadhan. Selon les travailleurs récalcitrants, le liquidateur “table sur les conditions précaires des uns pour les amener à accepter les conditions de la tutelle et non pas le respect de la convention collective”. En effet, sur les 110 travailleurs de cette usine, seuls 24 d'entre eux tiennent toujours la dragée haute en revendiquant l'application de la convention collective de l'entreprise. Ils demandent aussi à ce que l'autre affaire, “celle des arriérés de salaires”, soit dissociée de l'affaire de la prime de départ. Le liquidateur pose la condition sine qua non de la signature du paiement du solde de tout compte (STC) pour débloquer les arriérés des salaires. Autrement dit, la perception de la prime de départ avant le paiement des arriérés de départ. Il s'agit de 9 mois de salaires impayés pour un travail fait et pour lequel l'Etat s'est engagé avec la centrale syndicale de régler. Au niveau de la tutelle, c'est le silence total. Or, selon des économistes, les salaires impayés sont considérés lors de la liquidation comme des dettes envers les “tiers prioritaires”. Du coup, méthodiquement, c'est l'inverse qui aurait dû se passer. La liquidation des dettes de la classe comptable 63 avant la libération des primes de départ. A. Boukarine