Le FFS ne semble pas, lui aussi, échapper au vent de « redressement » qui touche nombre de partis et d'organisations de masse. Le mouvement de dissidence, apparu en août 2006, ne rate plus l'occasion de marquer son mécontentement quant au mode de gestion adopté par la direction actuelle du parti. Elles étaient ainsi une centaine de personnes à protester jeudi devant l'enceinte de la Mutuelle des matériaux de construction de Zéralda (est d'Alger), où se tenait une réunion ordinaire du conseil national du FFS. Arborant des banderoles et des posters de Hocine Aït Ahmed, président du parti, les protestataires se disent contre ce qu'ils appellent « les exclusions illégales de cadres militants du FFS ». Préférant rester dans l'anonymat, les animateurs de ce mouvement de dissidence, où il y a même des vieilles femmes, réclament le départ de l'ensemble des membres du secrétariat national, l'application des statuts du parti qui, selon eux, ont été « piétinés par la direction ». Les dissidents sont allés encore plus loin en déniant la moindre forme démocratique à la direction actuelle qu'ils accusent haut et fort de mauvaise gestion. « On ne ferme pas les portes du siège pour des militants sincères… », lâche l'un des protestataires qui refuse de donner son nom, qui ajoute que « les vrais militants sont marginalisés ». Un autre dissident s'interroge sur « le silence inquiétant » d'Aït Ahmed, pendant, précise-t-il, que « la direction actuelle veut se tailler un parti sur mesure ». Les membres du conseil national ont débattu de cette situation dans une réunion qui s'est achevée hier soir. Ils devraient rendre publiques aujourd'hui les résolutions du conseil national. Pour rappel, Karim Tabbou, secrétaire national chargé de la communication, s'est exprimé auparavant sur cette « dissidence », considérant cela comme une machination du régime qui essaie par tous les moyens de « déstabiliser » le parti.