Si l'on croit la teneur d'un communiqué de la wilaya, « les services de l'urbanisme iront vers la destruction systématique de toutes constructions dont les propriétaires n'auraient pas souscrit aux normes en vigueur ». Le communiqué au ton sec et sans équivoques fait état de « commerces ouverts sous les immeubles non achevés ». Les propriétaires sont ainsi sommés d'achever leurs constructions. Dans la réalité, la ville, du point de vue urbanistique, reste empêtrée dans un inextricable méli-mélo où même les espaces verts ont été dépecés. Dans le cadre de l'auto construction, plus de 3 000 acquéreurs de lots de terrain à bâtir vivent une toute aussi inextricable situation. Sans permis de construire dûment délivrés, ils font dans le système « D ». A cause des lenteurs bureaucratiques entre les services techniques de l'APC et les domaines, qui tardent à régulariser les actes, ces acquéreurs restent otages d'un problème qui reste pour l'heure insoluble ! Conséquence première de cette situation : L'anarchie s'installe dans les cités. Erahma et Ettefah El Mannar, qui sont par ailleurs des excroissances, demeurent des illustrations parfaites de la gabegie. Bien plus, beaucoup de citoyens, sidérés par le retournement de la situation, ont carrément décidé de vendre leurs biens pour aller s'installer ailleurs. La ville dans son ensemble a beaucoup perdu de son charme et de ses repères. Les projets les plus gigantesques côtoient des plaies hideuses. La campagne, que les services de l'urbanisme disent avoir lancée, infléchira-t-elle la donne ? A voir le manque d'entrain qui caractérise l'opération, il est permis d'en douter. A moins que le discours développé pour la circonstance est dicté par des objectifs que nous ignorons.