Au moment où des sommes faramineuses sont injectées pour l'amélioration urbaine dans les villes et les villages, des constructions illicites s'érigent de manière anarchique, au vu et au su de tout le monde, portant atteinte au tissu urbain, déjà mis à mal par une gestion hasardeuse. A cet effet, l'union des associations de quartiers et autres cités de la wilaya de Annaba vient de rendre public un communiqué dans lequel elle dénonce cet état de fait qu'elle qualifie de scandaleux, pointant du doigt ce qui se passe dans les agglomérations d'El Bouni et de Annaba où se concentre l'essentiel de la population de la wilaya. Les travaux d'extension aux constructions anarchiques se font sans autorisation devant les services communaux mêmes et ceux de wilaya chargés du contrôle et du suivi du secteur de l'urbanisme, et ce en dépit de la loi en vigueur relative à ce domaine. Pour appuyer ses constats, cette union cite divers exemples de dépassements et autre préjudice porté au tissu urbain et au cadre de vie. Smaïl Dorbani, président de l'union des quartiers et cités de la wilaya fera remarquer à ce propos : « C'est le cas à la cité 208 logements EPLF où des propriétaires d'habitations individuelles ont entrepris des travaux d'extension de leurs maisons sans permis de construire. Cette situation a donné lieu à plusieurs plaintes qui n'ont pas fait l'objet d'un examen approfondi par les responsables concernés qui, au lieu d'évaluer les atteintes à la loi sur l'urbanisme, se sont contentés d'apporter des remèdes selon leur vision ». Ce qui est navrant, selon notre interlocuteur, c'est que certains responsables des services concernés prennent des décisions de suspension des travaux en question, et non celles de démolition, et cela pour « éviter d'appliquer la loi » et donner l'occasion aux contrevenants de gagner du temps sans qu'ils soient inquiétés outre mesure. Un autre exemple de violation de la loi sur l'urbanisme a eu pour cadre la cite Sidi Harb II où un responsable du 3e secteur urbain de l'APC de Annaba a saisi 30 livrets de famille dont les titulaires avaient engagé des travaux d'extension anarchiques dans leurs habitations, déjà illicites. Cet acte a-t-il un sens ? S'interroge-t-on dans le communiqué de l'union en question, lequel énumère, par ailleurs, d'autres cas d'atteinte à l'urbanisme et à l'environnement. Les uns squattent la voie publique sans autorisation et personne ne bouge le petit doigt, d'autres procèdent à des travaux d'extensions anarchiques dans les cimetières, mentionne-t- on toujours dans le communiqué, révélant l'existence d'un kiosque, sans documents autorisant ce fait. L'union des associations de quartiers et cités de la wilaya va jusqu'à citer, dans ce cadre, l'exemple du président de l'APC d'El Bouni qui délivre des autorisations d'extensions de bidonvilles (document à l'appui cacheté et signé). Son confrère de Annaba réceptionne, quant à lui, des plaintes de citoyens, lesquelles seront vite jetées ou classées dans les tiroirs, toujours selon cette union, qui lancera un appel en vue d'appliquer la loi de l'urbanisme dans toute sa rigueur et de punir les contrevenants et leurs complices. Par ailleurs, un propriétaire, Ahcène Benallala, se dit être victime d'une injustice administrative. En effet, après avoir acheté le rez-de-chaussée d'une villa en bonne et due forme, bâtie sur 793 m2, il s'est retrouvé confronté à une réelle expropriation décidée par l'administration domaniale au profit de tierces personnes. L'affaire est actuellement pendante en justice.