Jeudi 3 juin dernier, quarante délégués du Mouvement du Sud pour la justice (MSJ), représentant les wilayas de Ouargla, Ghardaïa, Djelfa, El Bayadh, Illizi, Naâma, Adrar et Béchar, organisent un conclave interwilayas à Ouargla. Sans être nullement gênée ou interdite, la rencontre est suivie de près par les forces de l'ordre qui laissent faire au début. Ce n'est que le lendemain, soit le vendredi 4 juin, que les gendarmes appréhendent Tayeb Tarmoune, figure de proue du mouvement de contestation des chômeurs de Ouargla. Quelques heures plus tard, deux délégués d'El Bayadh sont arrêtés au niveau du barrage de Haoudh Berkaoui, à 40 km de Ouargla, alors qu'ils rentraient chez eux. Dans un communiqué rendu public le jour même, le MSJ dénonce ce qu'il appelle « les abus des pouvoirs publics à l'égard des représentants du mouvement ». Le communiqué n'est pas tendre envers « ceux qui n'ont pas tenu leurs promesses de résoudre au plus vite le chômage et la misère dans le Sud qui explose de colère ». D'autres délégués seront ensuite interpellés et interrogés par la police, puis présentés devant le parquet, mis sous mandat de dépôt et enfin en détention préventive. Alors qu'un détenu a été remis en liberté provisoire, les huit autres sont écroués depuis un mois pour trois chefs d'inculpation : constitution d'association de malfaiteurs, distribution de tracts portant atteinte à l'intérêt national et activité dans le cadre d'une association non agréée. Par ailleurs, et toujours dans le volet des revendications citoyennes, le procès en appel de dix-huit personnes ayant participé aux émeutes organisées à Blidet Amor, daïra de Temacine, se déroulera le 13 juillet. Pour rappel, le jugement en première instance a condamné dix d'entre eux à 6 mois de prison ferme et 5000 DA d'amende, tandis que les huit autres ont écopé de 6 mois de prison avec sursis et 5000 DA d'amende.