En matière d'application de la loi sur la question des logements d'astreinte, le principe des deux poids, deux mesures est appliqué à profusion dans la wilaya de Annaba, particulièrement à la direction de l'éducation de la wilaya. Auparavant, tout avait été fait par cette honorable institution pour récupérer des logements d'astreinte implantés à l'intérieur de l'enceinte scolaire. On avait même cité à la barre plusieurs anciens chefs d'établissement récalcitrants qui, mis à la retraite, avaient refusé de quitter le toit sous lequel, des années durant, ils s'étaient abrités en famille. La justice a ordonné l'expulsion ; l'huissier et les forces de l'ordre étaient venus et la condamnation a été appliquée en mettant sur la voie publique les effets familiaux des récalcitrants. Depuis, tout est rentré dans l'ordre. Les expulsions s'étaient faites de plus en plus rares tant et si bien que l'on avait cru qu'il n'y a plus d'enseignants ou de chefs d'établissements scolaires squatteurs. Que nenni ! Du moins pour deux anciens chefs d'établissements scolaires à la retraite. Il s'agit d'une dame qui ne veut absolument pas entendre parler de libération du logement d'astreinte et d'un monsieur, élu à l'APW qui de plus, ne veut pas lâcher les 2 salles de classe qu'il occupe depuis des années après les avoir transformées en un appartement pour sa famille. « Depuis ma nomination à ce poste, je n'ai pas de logement pour m'installer. Ce qui perturbe énormément mes activités de contrôle et de suivi de mon établissement, des enseignants et de nos élèves. Le logement de fonction existant est toujours occupé par mon prédécesseur qui ne veut pas le libérer », déplore la nouvelle directrice au wali, en visite de travail et d'inspection dans son établissement. « Je ne libérerai pas ces 2 salles de classe. Je n'ai pas où aller avec ma famille. Faites ce que bon vous semble. J'y suis, j'y reste », semblait vouloir dire l'ancien directeur de l'école primaire Benouhiba, et également élu membre de l'APW au wali qui s'inquiétait de l'occupation des deux salles de classe. Ainsi appliquée dans toute sa rigueur quand il s'agit d'enseignants du 2e collège, les dispositions de la loi en matière de logements d'astreinte restent très souples pour les autres. Et pourquoi en serait-il autrement au moment où, et c'est de notoriété publique, se multiplient les cours de rattrapage à titre privé dans les établissements scolaires.