Qui se rend pour la première fois en Ecosse est d'abord frappé par l'extrême courtoisie de ses habitants, qui ne sont pas des Anglais ! Ensuite, son regard est littéralement happé par la propreté des villes et villages, qui sont tous équipés de toilettes publiques, où la propreté des lieux participe d'une seconde religion. Dans certains bourgs, ce sont les seuls lieux publics parfaitement signalés à l'intention des passants. Le contraste avec nos villes et douars est suffoquant. Il y a trois décennies -la précision dispense les gardiens du temple de tout commentaire à relents misérabilistes-, les sédentaires et les touristes avaient parfaitement accès à des toilettes publiques héritées de la période pré-indépendance. Mais, avec la croissance démographique et la démocratisation des voyages intra muros – pour l'étranger, une autorisation de sortie délivrée au compte goutte et avec discrimination, était nécessaire- le nombre de ces structures de soulagement allait s'amenuisant. Ces lieux vont d'abord devenir infréquentables, avant de disparaître totalement du paysage. Sans doute dégoûtés par autant de désinvolture et de sollicitudes. De nos jours, il devient pratiquement impossible d'en trouver à travers les grandes villes. Pour les villages, plus personne ne sait à quoi peut servir une vespasienne, qu'aucun programme de développement humain - pour être dans l'air du temps des adeptes de ce langage spécifique à la B M et au FMI- n'aura pris en considération. Après, il sera de bon aloi de s'offusquer de la saleté de nos villes. Car, à côté du million de mauvais logements, n'est-il pas temps de construire, à travers tous le pays – peut être un peu moins pour le Sud, à cause de l'espace et de la rareté de l'eau- un million de vespasiennes que l'on confiera à deux millions de chômeurs. Un pour la caisse et le second pour l'entretien ! A creuser intensément !