Il est hélas bel et bien révolu le temps où les coups d'éclat de femmes « gangsters » ne nous sont prodigués que par la magie des images télévisuelles miroitées par les sulfureux thrillers américains et les superproductions hollywoodiennes au goût adrénaline. A Mila, ce prétendu creuset de conservatisme et de bonne moralité, la délinquance féminine, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, ne s'est pas contentée à l'heure du dérèglement des valeurs sociales d'entrer sur la pointe des pieds dans les mœurs de Madame Eve, mais semble s'y installer, voire progresser insidieusement. A plus forte raison, lorsque les statistiques éventées par le groupement de la Gendarmerie nationale parlent, pour la seule année 2006, de l'inculpation de 71 femmes dans diverses affaires de crimes et délits ; une statistique qui donne a priori un frisson dans le dos après que le phénomène de la criminalité féminine eut été jusque-là étranger à la région. Les coups et blessures volontaires (CBV) et l'atteinte aux biens d'autrui ont conduit à l'arrestation de 51 femmes, les vols simples (6) et une femme écrouée pour trafic de stupéfiants. Qui ose encore penser que les multiples facettes de la criminalité relèvent du terrain exclusif de la gent masculine ?