Il ne fait pas bon d'être athlète à Tikjda en ces journées hivernales car il n'y a ni douche, ni chauffage, ni électricité dans ce centre présenté comme un joyaux de l'infrastructure sportive. Pour préparer convenablement les prochains jeux Africains prévus à Alger et les jeux Olympiques qui auront lieu à Pékin, des athlètes sont en regroupement permanent au niveau du Centre national des sports et des loisirs de Tikjda depuis maintenant une année. Le centre de Tikjda, faut-il le rappeler, offre les meilleures conditions pour une préparation optimale aux échéances internationales d'où ce choix par rapport à la ville marocaine d'Ifrane où avait l'habitude de se préparer l'élite de l'athlétisme national. Mais voilà que cette infrastructure ne reste pas exempte des problèmes que vit le sport d'une manière générale. Inauguré pompeusement, ce magnifique site présente un certain nombre de défaillances qui font que la préparation de l'élite connaît beaucoup de perturbations. Il y deux années déjà, ce centre connaissait ses premiers couacs après que la tutelle eut à constater plusieurs défaillances qui ont grandement chamboulé la préparation des athlètes, d'où la fermeture du centre non sans au passage omettre de signaler la mise à la touche de son directeur pour avoir négligé certains éléments essentiels de la bonne marche des lieux. Entre temps, ce sont les athlètes qui perdent leurs repères, puisque au Mondial de cross ils dégringolent des trois premières places qu'ils ont l'habitude d'occuper. Retour à Tikjda durant l'été dernier et retour des bons résultats de la part d'éléments tels Madi, Boulahfane, Rezig ou Boukensa qui s'illustre dans différents meetings mondiaux. Mais en dehors de l'aspect technique, il y a lieu d'évoquer l'aspect structurel qui va totalement nuire à la bonne marche de la préparation de nos athlètes. Le ministère, le comité olympique et la fédération d'athlétisme vont jouer au chat et à la souris pendant plusieurs mois. Cette course effrénée ne donnera rien de nouveau pour l'athlétisme algérien si ce n'est un lot d'humiliations dont on pouvait aisément en faire l'impasse. Conflit entre le MJS et le COA, entre le MJS et la FAA, assemblée élective, annulation, report, bref des dépassements interdits qui ne mèneront nul part, si ce n'est à la case départ après que l'IAAF a eu à intervenir pour régler un problème qui aurait pu trouver une solution sans avoir recours à l'arbitrage d'instances internationales. Mais comme en athlétisme les faux départs sont légion, il ne fallait pas s'étonner de cette énième remise à l'ordre. Nonobstant tous ces obstacles, les athlètes reprennent le chemin de la préparation sur la route de Tikjda pour un regroupement permanent. Mais les mêmes problèmes restent omniprésents. Pas d'électricité, pas de chauffage central, pas de douches... Pour des athlètes de haut niveau, c'était un minimum qu'il fallait assurer. Pourtant, c'est le fusible qui saute pour plonger dans le noir tout un bloc. Enrageant comme situation. Des athlètes quittent le centre, d'autres restent pour relever le défi, surtout que les différents contacts ont permis de dégoter grâce à Sonelgaz un groupe électrogène pour permettre le retour de l'électricité. Le COA s'est chargé de fournir gratuitement le mazout. Grotesque situation pour une élite qui se prépare à des échéances internationales mais il est dit quelque part que l'athlétisme national continuera à mordre la planche sachant que la prochaine assemblée générale élective ne s'annonce pas de tout repos.