Une cargaison de 18 000 t de gasoil destinée au marché local a été récusée par les services de contrôle de la qualité de Naftec au niveau du port d'Alger pour regagner les bacs de la raffinerie de Skikda au motif qu'elle ne répondait pas aux normes requises. Le chargement a été effectué le 8 janvier et a regagné le port d'Alger à bord du navire Mar. Un premier déchargement de 5000 t a été alors effectué et des échantillons ont été analysés par les services compétents relevant de Sonatrach. Ces derniers concluront que le gasoil, qui présentait déjà une couleur douteuse, contenait un taux d'humidité assez élevé. Des indiscrétions laissent même comprendre qu'une fois mis au parfum, le ministre de l'Energie aurait immédiatement ordonné de renvoyer le reste de la cargaison, à savoir 13 000 t et exigé qu'une commission d'enquête soit diligentée pour élucider cette affaire. Chose qui fut faite, puisque les 13 000 t ont regagné la semaine dernière leurs bacs de stockage au niveau de la raffinerie de Skikda. Dans la continuité, M. Remini, PDG de Naftec et tout son staff se sont déplacés à Skikda, lundi dernier. Certaines sources rapportent que la venue du patron de Naftec rentrait dans un cadre purement routinier et n'aurait aucun lien avec l'affaire du gasoil. Ce ne serait, à leurs dires, qu'une pure coïncidence. D'autres, par contre, affirment le contraire et lient les deux faits puisqu'on avance que deux employés de la raffinerie auraient déjà écopé de deux mises à pied. On confirme, par ailleurs, que l'unité Toping de la raffinerie a été mise à l'arrêt durant 72 heures afin de procéder aux vérifications, voire aux investigations devant permettre de connaître la source de provenance de l'eau qui s'était mélangée au gasoil. Certains techniciens de la raffinerie laissent supposer que la teneur en humidité proviendrait, a priori, d'une mauvaise vidange, en apportant certains détails techniques qui écartent l'éventualité de la souillure des cuves du navire. Cependant, il appartient à l'enquête technique, menée actuellement par les techniciens de Naftec, de déterminer la cause réelle. Cet épisode en somme assez malencontreux ne devrait pas, selon les employés de la raffinerie, voiler les efforts consentis ces dernières années pour redresser la boîte, dont la qualité de la production reste l'une des plus inégalées à travers le monde.