Serait-ce à Blida la sortie du tunnel pour des milliers d'hommes plus du tout jeunes et des familles pour lesquels l'étau de la promiscuité a depuis longtemps commencé à générer les maux inévitables ? C'est ce qui semble se passer à la lecture des chiffres officiels qui révèlent que l'Agence foncière du logement (AFL) de la wilaya de Blida a réalisé 729 logements entre Mouzaïa et Blida, avec 314 uniquement pour Boufarik. L'EPLF de Blida a pu construire 102 logements à Beni Mered offrant ainsi un total confondu de 831 appartements finis entrant dans le cadre de la politique du logement social participatif. urbanisation rapide 1263 logements répartis à travers les communes de Meftah (70), Larbaâ (80), Soumaâ (155 et 116), Chebli (60 et 40), Ouled Yaïche (110), Beni Mered, (568) et Mouzaïa (64) sont en cours de réalisation et viendront s'ajouter aux 831 déjà prêts qui couvriraient quelque peu les besoins de ces villages enclavés, de statut rural et qui tendent, sans le vouloir, vers un mode de vie citadin. 498 logements sont en projet dans les communes de Boufarik, El Affroun, Bougara, Mouzaïa et Benkhellil ; les terrains d'assiette sont dégagés et les études préalables sont déjà entamées : il restera sans doute à préparer tout l'environnement afin de bannir à jamais, comme cela avait été précisé par le ministre de l'Habitat lors de sa récente visite à la wilaya, « les cités-dortoirs » dont des exemples pullulent à la sortie est de la commune de Blida. 6990 logements donc auxquels viendront s'ajouter les 1500 logements construits par l'entreprise chinoise dans le cadre de l'AADL et c'est un total qui n'arrive pas aux 10 000 logements pouvant représenter le centième de la quote-part dévolue à la wilaya de Blida dans l'optique du million de logements à construire par l'Etat. Peu ou beaucoup ? Il faudrait sans doute recenser les besoins de la wilaya, à mettre en parallèle avec les efforts fournis jusqu'à ce jour et le passif accumulé ; le résultat permettrait d'entrevoir les retombées socioéconomiques sur une population en mouvement constant avec ses flux migratoires. Étouffement Des familles de Blida ont depuis le début des années 1990 quitté la ville, des jeunes devenus adultes aujourd'hui sont partis à l'étranger ; des cadres à différents niveaux et le renforcement du dispositif sécuritaire ceinturant la capitale ont accentué l'étouffement du grand Blida et de ses structures d'accueil comprenant les écoles, les hôpitaux, l'infrastructure routière, allant jusqu'à créer de nouveaux comportements ébranlant les habitudes et les coutumes déjà là. Les psychologues ne chôment pas et les consultations des jeunes, des couples, des femmes - quand ce n'est pas des familles entières - font découvrir des maux et des déséquilibres que la société aura du mal à endiguer. La part de la construction individuelle est minime et les encouragements à travers des apports financiers conséquents consentis par l'Etat gagneraient à être mieux médiatisés.