Abdelkrim Abada, le chargé de l'organique du FLN est resté longtemps, jeudi, à Tiaret qu'il visitait pour la troisième fois consécutive depuis les primaires liées au renouvellement du sénat. Le numéro deux du vieux parti, dans une longue rencontre à huis clos, tenue dans la salle de l'école de théâtre communale « Hassan Hassani », n'avait pas lésiné sur les mots pour qualifier la déroute de sa formation lors du dernier vote et surtout cette prétendue vente de voix au candidat du RND, Boualem Boualem, au détriment du P/APW Kadda Kadour. Abada avait peiné au début à rendre la sérénité dans les lieux, après que des militants sont venus nombreux pour assister à la rencontre, non sans proférer de graves accusations à l'encontre de certains de leurs pairs, tout aussi présents. Il a fallu aussi la présence des forces de l'ordre pour parer à d'éventuels dérapages. « Honte à vous messieurs ». « Aib que quelqu'un vende son âme au diable à cause de quelques millions, un mouton, voire pour un poulet ». L'envoyé de Belkhadem, après s'être longuement étendu sur ce concept galvaudé du militantisme et de l'histoire mouvementée du FLN, n'a pas manqué de décréter la dissolution de la commission de la Mouhafadha et même celles de certaines daïras. L'orateur dira que « ceux qui croyaient agir à leur guise se trompent car c'est la direction politique qui va désormais désigner l'équipe qui va mener la restructuration. Et pour ce qui est des futures élections, c'est nous qui aurons à cautionner ceux et celles qui doivent représenter dignement le parti. Ceux-là, il faudrait aller les chercher parmi la jeunesse, les intellectuels et les hommes et les femmes sincères et dévoués pour la cause de leur patrie, de leur région ». « Si vous ne faites pas appel à eux, vous les retrouverez demain en face de vous, enrôlés dans d'autres partis. Cessez vos querelles et songez à resserrer les liens. Bannissez le régionalisme et le tribalisme et soyez une armée de militants disciplinés et dévoués ». La rencontre bien close en début d'après-midi, ne semblait pas pouvoir se terminer car aux abords de la salle, des groupes de militants et d'élus auxquels se sont joints des jeunes étudiants par ailleurs militants du parti, discutaient à bâtons rompus. Ici et là sont évoqués des problèmes organiques, ailleurs on spécule et ceux qui avaient fait du clanisme leur credo restaient impassibles...