L'affaire des médicaments périmés retrouvés dans la forêt d'El Méridj au mois de décembre dernier semble susciter des remous au sein de la corporation des pharmaciens. Alors que l'enquête des services de la gendarmerie nationale se poursuit toujours pour l'identification des contrevenants, le syndicat national des pharmaciens d'officine (SNAPO) vient de saisir le wali de Constantine par une correspondance adressée le 20 décembre 2006. Selon une source du Snapo, la problématique des médicaments périmés gardés dans les stocks des pharmacies est la principale question à débattre avec les autorités de la wilaya. Cette affaire qui concerne 280 officines réparties sur les douze communes de la wilaya dont 197 sont adhérentes au Snapo, reste toujours une source d'inquiétude, surtout que la gestion de ces médicaments périmés se fait toujours aux dépens de l'espace négocié au prix fort par certains pharmaciens. Rappelant sa position en matière de respect de la réglementation liée à l'élimination des produits chimiques nocifs de façon à préserver l'environnement, le Snapo affiche son souci de trouver une solution avec l'aide de la wilaya et des services de la direction de la santé et de la population pour éliminer graduellement les stocks des médicaments périmés encore disponibles chez les pharmaciens. Un stock dont l'importance n'a pas été encore évaluée en l'absence d'une quelconque initiative pour mener une opération de recensement chez les concernés. Certains pharmaciens approchés se sont montrés évasifs quant aux procédés d'élimination de ces produits encombrants alors que d'autres se sont montrés très réservés pour s'exprimer sur la question. La destruction des stocks se faisait depuis des années au niveau de la décharge publique, mais après les mesures très strictes imposées par la direction de l'environnement et les actions menées par les associations de protection de la nature, le problème est devenu trop épineux si l'on sait que seul le CHU de Constantine dispose d'un incinérateur conçu pour ce genre d'opérations. Un équipement qui semble insuffisant, dans l'état actuel des choses, pour consumer tout le stock disponible. En plus, le transport des médicaments périmés pour être incinérés à Alger où certains privés ont même investi dans ce créneau, coûte trop cher, selon les pharmaciens qui trouvent risqué de se déplacer avec des quantités importantes de produits nocifs dans les malles des voitures, sans aucune autorisation administrative. Une problématique qui devra faire l'objet d'une étude sérieuse au même titre que la commercialisation des psychotropes qui se fait sans une réglementation stricte et claire, et qui aboutira finalement à des dérapages regrettables où des pharmaciens ont été designés comme coupables. A sujet, le syndicat des pharmaciens d'officine qui sollicite une collaboration avec les parties concernées, affirme qu'il a beaucoup de choses à dire.