Deux découvertes qualifiées de très intéressantes viennent d'être confirmées par la direction de l'industrie et des mines de la wilaya de Annaba. La première concerne la découverte d'indices appréciables d'or. La seconde porte sur des indices d'argent, métal blanc, brillant, peu altérable et tout aussi précieux que l'or. Les résultats des analyses effectuées font apparaître des affleurements aurifères appréciables avec 6 g/t en ce qui concerne l'or, alors que pour l'argent, ils sont de 100 à 150 g/t. Il s'agit de deux premières découvertes du genre dans le nord du pays. « Cela signifie un bouleversement total du paysage économique dans notre pays, particulièrement dans la région. Je confirme les chiffres avancés en matière d'indices ou d'affleurements. Je peux dire que, dans peu de temps, nous allons faire face à une ruée vers l'or dans la région », a déclaré Ali Benyekhlef, directeur de l'industrie et des mines de la wilaya de Annaba. De nombreux anciens cadres spécialisés à différents niveaux d'activités du secteur des mines considèrent d'ores et déjà que ces résultats constituent un nouvel axe de recherche et relancent les perspectives dans la région. Selon eux, ces deux découvertes impliquent la perspective des chambardements à venir et une stimulation de l'investissement national et étranger dans la région. Des informations recueillies auprès de différentes sources proches du ministère de l'Energie et des Mines, il ressort que les responsables algériens auraient conclu des contrats avec plusieurs investisseurs pour la recherche et l'exploitation minières en Algérie. Ces contrats couvriraient différentes régions du pays. Ils toucheraient principalement les périmètres de Tamanrasset, Béjaïa, Tébessa, Skikda et Annaba. C'est dans ce cas que la direction générale des mines avait lancé en 2002 une campagne de sensibilisation sur les dispositions de la nouvelle loi 01-10 du 3 juillet 2001, adoptée dans le cadre de la libéralisation du marché minier. La même direction avait présenté un programme de relance de la prospection minière. Tout en n'excluant pas le recours au partenariat et aux sociétés mixtes pour relancer l'investissement, les responsables de la direction générale des mines avaient révélé que des firmes internationales étaient disposées à investir plusieurs centaines de millions de dollars pour la prospection minière en Algérie. Après avoir marqué le pas ces deux dernières années, les bonnes intentions de cette direction sont relancées par les découvertes de Annaba, d'autant plus qu'elles ont été confirmées par des géologues nationaux et étrangers. En fait, ces découvertes sont le résultat d'un dépoussiérage de documents retraçant les richesses minières dans toutes les régions du pays. Entreposés dans la salle des archives de la direction de l'industrie et des mines d'une wilaya de l'Oranie, ils datent de 1901. Ils font ressortir des conclusions d'études et de recherches réalisées à l'époque des géologues français, notamment dans la région de Annaba. « Ces recherches doivent être approfondies davantage. Les conclusions formelles des géologues nationaux et étrangers quant à l'existence d'intéressants indices ont été confirmées en 1970 lors d'une vaste opération de balayage de toute la partie nord du pays réalisée par la Sonarem », estime M. Benyekhlef. Rappelons qu'il y a quelques années un important gisement de pétrole avait été décelé au large des côtes de Annaba. Selon des sources concordantes, la profondeur du site de découverte ne permet pas de réaliser une éventuelle exploitation. Les mêmes documents avancés par les cadres du ministère de l'Energie et des Mines ainsi que les déclarations des géologues font également ressortir l'existence d'autres sites riches en gisements d'or. Il s'agit principalement d'Amesmassa et Tiririne, au sud de Tamanrasset, actuellement exploités par l'Enor en collaboration avec une compagnie sud-africaine. L'autre récente découverte, réalisée par une compagnie libanaise en activité depuis près d'une année, porte sur un gisement de diamants dans une région du sud-ouest du pays. Même si ce n'est pas encore le rush sur la prospection et l'exploitation minières, 38 titres miniers pour 76 sites ont été accordés par l'Etat algérien dans le cadre d'actions de relance d'avril 2002. Une arrivée massive de compagnies étrangères est attendue quand on sait que plusieurs ont déjà manifesté leur intérêt à investir dans ce créneau. Plusieurs de ces compagnies sont déjà à pied d'œuvre pour un investissement conséquent dans la prospection et l'exploitation de gisements de polymétaux (plomb, zinc et cuivre) dans la wilaya de Béjaïa. Rappelons que, depuis la promulgation de la nouvelle loi minière, plus de 1200 assimilations d'unités ont été enregistrées. C'est ainsi qu'aux 1600 titres miniers accordés s'ajoute l'entrée en production de l'Enor. Pour le seul premier semestre 2002, cette entreprise a extrait 232 kg d'or.