Après les indices et affleurements d'or et d'argent relevés dans les localités de Aïn Barbar et Oued El Aneb dans la wilaya de Annaba, deux découvertes significatives pourraient confirmer dans les prochaines semaines l'existence d'un « intéressant » gisement de pétrole aux larges des côtes de la même wilaya. Selon plusieurs cadres de la direction de l'industrie et des mines à Annaba, des techniciens d'un navire laboratoire d'une compagnie italienne spécialisée dans la prospection pétrolière sont en activité depuis le mois de juillet 2004 sur les côtes de Annaba. Les mêmes sources, dont des géologues et autres techniciens spécialistes de la prospection minière et pétrolifère, ont souligné que de nombreux indices indiquent que le gisement serait situé dans « un réservoir nouveau ». Ils ont, par ailleurs, estimé nécessaires plusieurs autres opérations de prospection pour évaluer avec précision les réserves qu'ils affirment être situées à plusieurs centaines de mètres de profondeur. Il ressort des analyses physicochimiques préliminaires effectuées sur la base de prélèvements géologiques et maritimes, que ce gisement pourrait produire un pétrole en teneur d'une huile légère, sans soufre et anhydride. Les attributions de permis d'exploration géophysique synonyme de forage d'exploitation sont un autre argument que les spécialistes avancent pour consolider leur affirmation. Argument que confirme du reste le directeur de l'industrie et des mines de la wilaya de Annaba que nous avons sollicité pour confirmer ou infirmer l'information. « Effectivement, en offshore, des techniciens d'une compagnie italienne et ceux de Sonatrach ont entamé des travaux de prospection sur les côtes de Annaba. Je ne peux rien dire de plus si ce n'est que des indices ont démontré l'existence de pétrole. Je dois préciser que les travaux de prospection sont complexes nécessitant des interprétations après analyses et résultats avant d'entamer la phase réelle de prospection », a-t-il indiqué. En effet, parallèlement aux Italiens, des équipes de techniciens de Sonatrach ont également prospecté différents sites des côtes de Annaba depuis fin août 2004. La nouvelle de l'existence d'un gisement de pétrole au large des côtes de Annaba n'a pas laissé insensibles les responsables de nombreuses compagnies pétrolières étrangères. Telles les américaines Arco, Exxon, Oryx, Anadarko, Mobil, Sun Oil et de nombreuses autres qui, dans le grand Sud Algérien, ont obtenu des licences d'exploitation aux côtés de sociétés européennes comme Agip, BP ou CEPSA, la coréenne Daewoo et les chinoise la Compagnie nationale de prospection pétrolifère (CNPC) au nord du pays. Cette offensive généralisée lancée depuis fin 2003 par le ministère de l'Industrie et des Mines dans la prospection des richesses que renferme notre sous sol, est à l'origine de la signature, il y a quelques mois, d'un contrat de recherche et d'exploitation pétrolière avec les Chinois de CNPC. Ce contrat couvre la prospection du territoire de Relizane, notamment à Aïn Zeft et Tliount, 2 localités situées à 30 km du chef-lieu de wilaya. La compagnie chinoise a déjà effectué 3 forages très prometteurs quant à la présence de pétrole dans cette région. Ce que confirme du reste le directeur de l'industrie et des mines de Annaba. « En 2003, un contrat a été accordé à la société chinoise CNPC pour effectuer des prospections pétrolières dans la wilaya de Relizane. Je ne vous apprendrais rien en affirmant que c'est sous l'occupation coloniale et bien avant Hassi Messaoud qu'avait été découvert à Relizane le premier gisement de pétrole. Je ne vous apprendrais également rien en précisant qu'à la même époque, c'est à Sour El Ghozlane qu'a été entamée la première exploitation de gisement de pétrole dans notre pays et que 30 000 barils avaient été extraits », a précisé M. Benyekhlef. Du côté des économistes notamment des universitaires à Badji Mokhtar, l'on reste très prudent et l'on estime prématuré de parler d'extraction à court terme. Pour ces universitaires, la question est de savoir si les découvertes de Annaba peuvent permettre une évaluation des réserves. Selon eux, ces dernières restent à prouver tout autant que l'évaluation à déterminer avec exactitude des coûts techniques de production et si ces coûts seraient générateurs de revenus suffisants à même de couvrir les investissements.