Le président du groupe parlementaire du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelkader Samari, n'a pas été tendre, hier, avec le responsable de son parti, Bouguerra Soltani. Lors d'une conférence de presse animée au siège de l'APN, M. Samari a fait savoir à l'assistance composée de députés et de journalistes qu'au MSP, les décisions importantes sont prises après une réunion de concertation. A la question donc de savoir ce que pensent les députés de la proposition émanant de M. Soltani et portant sur le non-renouvellement du mandant des députés qui ont été reconduits à l'APN à deux reprises, M. Samari a répondu que le conseil consultatif (madjlis echoura) doit justement se réunir aujourd'hui pour débattre du sujet. « M. Soltani est libre de proposer ce qu'il veut, et de notre côté nous avons le droit de dire ce que nous pensons. Tant qu'il n'y a pas d'instruction, une proposition fera inévitablement objet de débat. Au MSP, nous avons le droit d'émettre des opinions et des suggestions, et s'il n'y a pas de consensus autour d'une question, celle-ci est évacuée. La discipline prime chez nous », dira M. Samari. Selon certaines indiscrétions, il semblerait que M. Soltani chercherait, à travers la directive, à purger les rangs du MSP des membres qui sont en désaccord avec lui sur certains dossiers délicats. Durant le point de presse, le conférencier a énuméré toutes les initiatives prises par le groupe parlementaire, les propositions de lois élaborées par ses soins et le travail des députés au sein des commissions. Quatre propositions de lois ont été déposées par le MSP sur le bureau de l'APN, toutefois, il n'y a eu aucune suite à ces projets. « Les députés du MSP n'ont pas chômé durant toute la législature. Cependant, étant une minorité qui ne représente que 9%, nous ne pouvons nous imposer. La loi du nombre nous handicape et nous empêche de faire notre travail à la perfection », s'est défendu le président du groupe parlementaire.Concernant la mission de contrôle, selon M. Samari, celle-ci est exercée à travers les questions orales et écrites adressées aux membres du gouvernement. « Au total, 20 interrogations ont été adressées aux différents ministres. Nous avons tiré la sonnette d'alarme à maintes reprises sur la question de la corruption, et dans ce cas de figure, c'est à nos hauts responsables de prendre leurs dispositions. L'affaire Khalifa en est un exemple concret », a affirmé l'orateur, qui plus loin estime qu'il n'y a aucune contradiction entre le projet du MSP concernant la campagne de lutte contre la corruption et une éventuelle comparution du chef de file du MSP devant le tribunal de Blida. « Le témoignage de toutes les personnes pouvant éclairer la justice sur l'éclatement de la vérité est le bienvenu. Si M. Soltani est convoqué par le tribunal, il répondra présent, il n'y a aucun problème ni gêne à aller devant la justice pour donner sa version des faits », a expliqué le conférencier. S'agissant de l'Alliance présidentielle, M. Samari a soutenu que celle-ci ne signifie nullement la fusion des trois partis politiques dans un seul, ce qui sous-entend qu'à l'Assemblée, les députés ne prennent pas en considération cet état de fait. « A l'APN, on ne peut pas parler d'alliance, mais plutôt d'actions partisanes ; et dans ce cas de figure, chacun est libre de ses choix », dira-t-il avant d'annoncer la création, premier du genre en Algérie, d'un site internet propre aux députés MSP.