Les autorités semblent avoir abandonné l'idée de privatiser les entreprises à travers la Bourse. Makhlouf Rahni, directeur de la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV), invité mardi soir de l'émission « Les rendez-vous de l'économie » de la Chaîne III de la Radio algérienne, a annoncé que la liste initiale de onze entreprises candidates à la privatisation partielle n'existe plus. « Le gouvernement a choisi une autre option. Chaque opération de privatisation sera étudiée au cas par cas », a-t-il expliqué. A la fin 2004, le Conseil des participations de l'Etat (CPE), habituellement présidé par le chef du gouvernement, avait décidé de lancer une opération d'ouverture de capitale de onze entreprises publiques dont l'hôtel El Djazaïr (Alger), les Centres de contrôle technique (CTC) du Centre et de l'Est, les ports de Skikda, Béjaïa et Arzew ainsi que l'ENTM (transport maritime). Cette opération devait être concrétisée en deux étapes, en 2005. M. Rahni n'a pas voulu s'exprimer sur « la stratégie » de privatisation que les pouvoirs publics comptent mettre en pratique, disant que tout se décide au CPE. Il reste que la Bourse d'Alger, qui a connu une saignée dans son encadrement et qui a du mal à s'imposer sur la scène économique faute d'un réel marché financier, perd une autre chance de se redéployer. Déjà le privé algérien continue de bouder la Bourse pour des considérations juridiques, puisqu'il faut avoir un statut de société par actions (SPA) pour y être coté, mais aussi, comme l'a expliqué M. Rahni, les règles de transparence, tant pour les bilans d'activité que pour la fiscalité, sont indispensables avant toute entrée en Bourse.