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Les damnés de Diar Rahma (Birkhadem)
Journée mondiale de lutte contre le cancer
Publié dans El Watan le 04 - 02 - 2007

Meriem S. et Latifa D. luttent toutes les deux contre le cancer depuis quelques années. Leur histoire personnelle illustre la tragique réalité du cancer et son impact profond sur les malades et leur situation sociale. Il y a 7 ans, un cancer du sein a été diagnostiqué chez M.S. originaire de Oued Djellal dans la wilaya de Biskra situé à 400 km d'Alger.
Depuis son intervention chirurgicale – ablation du sein – elle doit se rendre à Alger tous les six mois pour effectuer des contrôles. Chose qui n'est pas du tout facile pour elle. Pour se rendre à l'hôpital, au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) un gros problème ronge son esprit. Où dormir ? La même question revient sur les lèvres de tous ces cancéreux que nous avons rencontrés à Diar Rahma à Birkhadem qui viennent séjourner à Alger pour des soins. Ils sont nombreux à avoir des difficultés à trouver une place dans ce centre réservé exclusivement aux vieillards. Grâce à l'association nationale de lutte contre le cancer, El Fedjr, un bâtiment de 24 chambres a été cédé à ces malades par la direction du centre qui viennent des 48 wilayas du pays, où l'accès aux soins spécialisés fait réellement défaut. Les centres de lutte contre le cancer n'existent pas à l'intérieur du pays. Le CPMC demeure, à ce jour, le seul espoir de ces centaines de malades. Ils reconnaissent que les lieux sont aujourd'hui exigus pour recevoir toutes ces personnes qui veulent à tout prix se débarrasser de ce mal. M.S. se dit aujourd'hui sauvée mais il faut penser aux autres. « Je connais tout le monde ici au centre. Cela fait des années que je viens pour mes contrôles. Aujourd'hui, j'ai trouvé refuge pour aussi soigner mes yeux. Heureusement que Diar Rahma nous a ouvert ses portes. Au début de ma maladie, j'avais d'énormes difficultés à trouver un hébergement. A cela se sont ajoutés les problèmes financiers pour le transport, les examens médicaux et l'achat de médicaments », raconte-t-elle et à L.D. de Tamanrasset d'enchaîner : « J'ai un cancer au niveau de l'ovaire, j'ai subi des interventions chirurgicales et je reviens pour les contrôles. Le transport me pose un réel problème pour venir de Tamanrasset et pour y retourner. Les frais du voyage me reviennent excessivement cher et à cela s'ajoutent les frais des analyses médicales et des radios que je fais chez le privé. Les appareils sont souvent en panne à l'hôpital. C'est tout à fait normal vu le nombre de malades qui sont pris en charge au CPMC », dira-t-elle. Dans la chambre où nous avons rencontré ces deux demoiselles, deux enfants se cachent sous des couvertures. Ils refusent qu'on les regarde. Il s'agit de Djazia 17 ans et de son frère Youcef 12 ans qui souffrent de Xeroderma pigmentosum, une maladie d'origine génétique, transmise selon un mode récessif autosomique. Ils sont hébergés au centre et doivent se rendre à l'hôpital pour des soins. Leur déplacement pose un sérieux problème de Birkhadem jusqu'à l'hôpital Mustapha. Leur sœur aînée, garde-malade, a du mal à trouver une solution pour leur déplacement et leur protection contre les ultraviolets. Ces enfants, qui veulent vivre normalement comme tous les autres enfants,viennent de Relizane dans l'espoir de se voir un jour délivrer de ce lourd fardeau. Dans la chambre à côté, un sexagénaire, amputé d'une jambe, souffre lui aussi d'un cancer de l'os. Originaire de Laghouat, il est au centre depuis une semaine. Il attend son traitement avec impatience, hélas une injection coûte 40 000 Da. « Un médicament qu'il ne pourra pas acheter pour la seule raison qu'il n'a pas les moyens », nous informe son colocataire. « Nous sommes livrés à nous-mêmes », nous dira ce jeune homme venu de Tiaret qui fréquente le centre depuis des années. Après s'être sorti de la maladie d'Hodgkin, ce jeune homme est contraint de se rendre à Alger pour subir des contrôles au niveau du service d'hématologie au CPMC. Il revient sur toutes les difficultés rencontrées depuis l'apparition de sa maladie à ce jour. « En plus de ma maladie, je suis dépourvu de tout. J'habite dans un bidonville et je ne travaille pas. Toutes mes doléances au niveau des autorités locales sont restées sans écho. Dans mon état actuel, il ne me reste que le suicide », lâche-t-il la gorge nouée. Son ami de Tebessa, qui est atteint de la même maladie, reconnaît que la prise en charge médicale est assurée. « Mais on ne peut pas avoir de bons résultats si le patient n'a pas les moyens de se faire suivre. Nous voulons avoir la possibilité de nous soigner dans nos localités. Plusieurs malades reprennent la route juste après une séance de chimiothérapie que ce soit par bus ou en taxi. Une fois sur place et en cas d'urgence, ils ne trouvent personne pour les prendre en charge. Lorsqu'on annonce notre maladie, on est fui. Des médecins spécialistes sont indispensables dans les différentes régions du pays pour justement baisser la pression sur le CPMC », a-t-il signalé en précisant qu'en plus de la maladie, beaucoup d'entre eux vivent des problèmes sociaux énormes. « Certains d'entre nous avons souscrit pour bénéficier des projets d'aide mais ce sont les riches qui arrivent à en bénéficier. Nous ne demandons pas la lune », a-t-il ajouté. « Même les 1000 Da octroyés par l'APC ne sont pas accordés à tout le monde », souligne un jeune en début de traitement qui vient de Bordj Bou Arréridj. Son histoire est aussi dramatique que toutes les autres. « Au niveau de l'hôpital, les malades sont perdus. Personne ne nous oriente. On nous demande de faire des analyses, des radios ou plein d'autres examens sans aucune indication. Le médecin nous prescrit les ordonnances et c'est à nous qui ne connaissons pas la ville, de nous débrouiller. Cela ne fait pas longtemps que j'ai découvert le centre Diar Rahma. Ce sont des malades qui m'ont orienté. Au début, je venais et je repartais dans la journée. Pour mes déplacements et mes frais médicaux, je suis contraint à chaque fois d'emprunter de l'argent. J'ai dû arrêter mes études pour me soigner. Nous sommes des laissés-pour-compte », dira-t-il amèrement avant de reprendre son souffle : « J'ai eu une nuit blanche à cause de mon asthme » et de reprendre : « Outre la prise en charge médicale qui est plus ou moins bien assurée dans les hôpitaux de la capitale, le malade ne peut rien attendre d'autre. Il nous arrive de passer un mois à l'hôpital parce que le rendez-vous pour faire le scanner n'est pas encore fixé. Ou alors les résultats de la biopsie ne sont pas encore prêts mais si nous avons à faire les analyses chez le privé, la biopsie sera faite le jour même », dira-t-il d'une voix essoufflée et de signaler en définitive : « D'autres malades n'arrivent pas à trouver justement une place à l'hôpital, ils doivent se débrouiller ou aller dans un hammam, à la mosquée ou rentrer chez eux. Jusqu'à quand allons-nous continuer à vivre cette situation ? » L'aide sociale n'arrive jamais chez nous, précise le malade de Tiaret : « Il faut s'inscrire sur la liste et attendre que quelqu'un meurt pour que vous puissiez en bénéficier, m'a-t-on signifié au niveau de l'APC ».

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