Né à la faveur du mouvement de redressement qui s'empara du FLN durant l'été 2002, l'usage du doberman allait connaître son âge d'or, suite à l'annulation du 8ème congrès du FLN et la frénésie qui s'empara de la grande majorité des formations politiques où des mains occultes, mais parfaitement intéressées, allaient stimuler une contestation généralisée des directions en place. Jamais auparavant le mot redresseur n'aura été autant usité. Une fois la concorde nationale généralisée, les dobermans se feront oublier, au point que cette pratique politique typiquement algérienne tomba en désuétude. Non pas faute de dobermans, mais faute de partis politiques à redresser. Jusqu'au début de cette nouvelle année, qui est également la dernière de tous les mandats législatifs, communaux et provinciaux. Les échéances étant proches, chacun commençait à lorgner du côté des listes de candidatures. A en croire nos confrères d'El Khabar, un député aurait enlevé puis tabassé un militant qui ne voulait plus s'effacer. En convoitant la kasma de Aïn Nouissy, qui n'est pas le centre du monde mais le passage obligé pour un second mandat à l'APN, cette manière forte que cet élu n'hésitait pas à dénoncer chez les redresseurs, voilà que non seulement il lui trouve vertus, mais qu'il l'applique à celui qui, pendant longtemps, fut son compagnon de lutte. Curieuses mœurs chez cet élu de la nation qui vient de démontrer que la dobermania était contagieuse et qu'elle pouvait changer de camp, en se transmettant préférentiellement aux députés en fin d'exercice. Et en mal de légitimité. Attention, c'est bientôt la fin de la législature, sortez couvert même l'été !