Le dialogue engagé par le ministère de l'Education avec les syndicats du secteur autour du statut particulier de l'enseignant vient de relancer le conflit au sein du Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation). Dans le cadre de ces concertations, le département de Benbouzid a reçu, en effet, les deux ailes qui se disputent les commandes du syndicat depuis 2001, ce qui a suscité le courroux des uns et des autres. La division au sein du Satef remonte au congrès de Béjaïa, en avril 2001, lorsque les congressistes ont buté sur des divergences au sujet du candidat au poste du secrétaire général (Azzi Arab, également député du FFS à l'époque), ce qui a fait que l'organisation se scinde en deux courants antagonistes. En septembre de la même année, les partisans du candidat ont tenu leur congrès à Aïn Benian, à Alger, tandis que l'autre partie a tenu son congrès à M'sila, en plébiscitant Mustapha Farhah au poste de SG. Depuis, la justice s'est saisie de l'affaire, mais sans que cela ne mette fin au conflit, puisque les deux courants poursuivent leurs activités au nom du Satef, chacun de son côté. Par la suite, les premiers ont désigné en août 2005 Sadali Mohamed Salem comme SG par intérim et les seconds ont nommé en septembre de la même année Basti Abdelmadjid au même poste. Ces derniers jours, la polémique entre les deux ailes est en passe de reprendre. La conférence de presse animée par M. Sadali, samedi dernier, et lors de laquelle il a rendu compte des discussions que son organisation a eues avec les représentants du ministère de l'Education, a fait réagir la partie adverse, qui, par la voix de Boualem Amoura, secrétaire national à l'éducation, conteste au courant de Sadali d'avoir pris part à la rencontre ministère-syndicat. « Les responsables du ministère ont refusé de recevoir M. Sadali et sa délégation en constatant que leur courant est illégal », a déclaré M. Amoura, avant d'ajouter : « C'est notre groupe qui est accrédité pour participer à ce dialogue engagé par le ministère. Il y a eu la première prise de parole et un rendez-vous est pris dans un mois pour remettre nos propositions concernant le nouveau statut de l'enseignant. » Il exhibera aussi la liste de leurs délégués qui ont été reçus au ministère le 28 janvier dernier avant de déclarer que « le groupe de Sadali occupe illégalement le siège national du Satef, sis à Tizi Ouzou ». De son côté, Sadali a montré une autre liste de membres du Satef reçus par la tutelle en date du 24 janvier, en déclarant : « Je ne comprends pas à quoi joue le ministère en recevant deux groupes différents au nom d'un même syndicat. » Ainsi, le département de Benbouzid s'inscrit-il dans la logique de faire participer les différents courants aux discussions sur le nouveau statut de l'enseignant ou, plutôt, c'est une volonté d'accentuer le conflit au sein du Satef ? C'est la question que se posent les uns et les autres. Tizi Ouzou. De notre bureau