Après les grands remous qu'a connus le secteur du transport, à l'entame de la rentrée sociale et plusieurs jours durant, c'est au tour d'autres segments d'activité d'être pris de fièvre dans la wilaya de Béjaïa. Le secteur de l'éducation, éternel foyer de mécontentement, renoue avec le spectre de la protestation, malgré des changements à répétition à la tête de l'administration de tutelle. Le Syndicat d'entreprise des travailleurs de l'éducation (SETE-FNTE), à travers son conseil de wilaya, agite déjà le spectre de la grève illimitée et instruit ses adhérents de se tenir prêt pour la mener à partir du 7 novembre prochain. En attendant, l'instance syndicale en appelle à la mobilisation de sa base pour marquer le début de la semaine prochaine, soit dimanche et lundi, par un mouvement de grève dans les établissements, ponctué d'un grand rassemblement devant le siège de la Direction de l'éducation (DE). La protestation, que d'aucuns interprètent comme procédant quelque part de la volonté de ne pas laisser trop l'initiative au syndicat rival du Cnapest (qui, lui, du reste a fait sa grève la semaine dernière), s'articule, selon la déclaration transmise à notre bureau, autour de l'assainissement des situations financières (au nombre de 17 000 cas selon le document) et de la création de nouveaux postes budgétaires, concernant notamment le personnel administratif et de service qui accuserait un déficit de 928 postes... Voilà qui place cette année scolaire dans les sillages agités des années précédentes. L'université Abderahmane Mira, pour sa part, n'est pas épargnée par les menaces de tumultes socioprofessionnels. Après avoir tenu deux journées de protestation la semaine dernière, la coordination réunissant la section locale du CNES et le SNAPAP s'apprête à reconduire l'expression de mécontentement à travers trois nouveaux jours de grève selon un calendrier qui reste à définir. « Tout ce que je peux vous dire là-dessus, c'est que la grève sera observée prochainement », s'est contenté de préciser le coordinateur de la section locale. L'objet de la protestation, là encore, consiste en l'exigence générique d'améliorer les conditions de travail. Les postiers, de leur côté, ont définitivement décidé de passer à l'action en observant une journée de grève dimanche. Le conseil syndical UGTA, au niveau de la wilaya, estime ainsi que la plate-forme de revendications déposée auprès de la direction générale d'Algérie Poste en juin dernier n'a rencontré que « mutisme et entêtement » de la part de la tutelle. Enfin, il y a lieu de rappeler que les travailleurs des domaines et de la conservation foncière de Béjaïa, affiliés à l'UGTA, menacent pour leur part de recourir à la grève, quitte à assumer un combat isolé, si leur plate-forme de revendications, en fait celle-là même portée en début d'année par leur syndicat national lors d'une protestation dont l'issue n'a pas agréé les syndicalistes locaux, n'est pas totalement satisfaite.