Assurer une gestion saine des recettes d'hydrocarbures et éviter que l'embellie de ces recettes n'affaiblisse la détermination d'accélérer la modernisation du secteur financier et les autres réformes structurelles nécessaires pour améliorer l'environnement des investissements » sont parmi les principaux défis auxquels est confrontée l'Algérie, souligne le rapport du Fonds monétaire international (FMI) pour l'année 2006. Les experts du FMI recommandent pour cela de mettre notamment en œuvre le programme économique du gouvernement d'une manière décisive, efficace et cohérente et de réaliser le pacte économique et social conclu pour la période 2006-2009. Dans leur rapport, les experts du FMI notent que l'économie algérienne, qui continue à dépendre de revenus tirés des hydrocarbures, a enregistré, pour 2006, une croissance réelle du PIB se situant « aux alentours de 3% au lieu des 4,5% attendus » en raison justement de la baisse des cours du brut. L'expansion de l'activité hors secteur des hydrocarbures demeure tirée par l'impulsion budgétaire, notamment dans le secteur de la construction, mais aussi de l'agriculture. L'inflation est restée faible durant la première partie de l'année, mais a, par la suite, augmenté à cause de la hausse des produits alimentaires, de l'augmentation des salaires et des investissements publics. Grâce aux prix favorables sur le marché international du pétrole, l'excédent du compte courant extérieur devait atteindre 24,5% du PIB (21% en 2005) et les réserves internationales s'élever à un niveau équivalent à deux années d'importations avec 70 milliards de dollars engrangés à fin septembre 2006. Ils signalent également que la dette publique extérieure, après les remboursements par anticipation auprès des Clubs de Paris et de Londres et des institutions multilatérales, est passée de près de 17% du PIB en 2005 à moins de 4,5% en 2006. Relevant que les autorités algériennes ont mené « une politique budgétaire appropriée et une politique monétaire prudente », les experts du FMI soulignent l'amélioration de la performance de l'administration fiscale aboutissant au maintien et à l'amélioration de la maîtrise des dépenses courantes, en dépit des augmentations des salaires de la Fonction publique et du seuil des pensions de retraite en juillet et de la hausse sensible de l'investissement public. Sur cette base, le déficit primaire hors hydrocarbures devait passer de 33,5% du PIB hors hydrocarbures en 2005 à environ 37,5% en 2006, avec un excédent budgétaire global de 12% du PIB, selon le FMI, qui met aussi l'accent sur les progrès réalisés dans divers secteurs et domaines, notamment dans la poursuite des réformes structurelles. Sur les perspectives économiques pour la période 2007-2011, il estime que sur la base des projections de maintien des prix du pétrole à un niveau d'environ 60 dollars, « la position extérieure de l'Algérie restera très favorable à moyen terme », avec des exportations annuelles tournant autour de 55 milliards de dollars, avec « une croissance soutenue » grâce aux retombées attendues de l'exécution progressive des programmes d'investissement de l'Etat.