Des condamnations et des interrogations. Telle est la réaction de la classe politique nationale par rapport au septuple attentat perpétré, hier matin, dans plusieurs localités des wilayas de Boumerdès et Tizi Ouzou. Les partis politiques tentent également de faire une lecture de ces actes commis simultanément dans des endroits différents. Exprimant sa solidarité avec la population « qui ne cesse de subir la terreur et la violence », le FFS a condamné ces attentats. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le parti de Hocine Aït Ahmed a estimé que « la simultanéité de ces attentats dans une région placée sous très haute surveillance, témoigne de la haute capacité opérationnelle de leurs auteurs ». Le FFS dénonce, dans la même déclaration, ce qu'il appelle la manipulation médiatico-sécuritaire. « Nous dénonçons par anticipation les manipulations médiatico-sécuritaires qui ne manqueront pas d'exploiter ces attentats pour justifier la poursuite d'une politique destinée à museler, contrôler et dominer la population au lieu de la protéger », a affirmé le FFS. De son côté, le RCD a, après la condamnation de ces actes, critiqué la politique de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Les dispositions de cette charte, ont souligné Mohcène Belabbes, chargé de communication au RCD, ont donné plus de temps aux terroristes pour s'organiser à nouveau et frapper avec force. « C'est le résultat de la politique prônée par le pouvoir depuis 2004 et sa charte qui lave les terroristes de leurs crimes, tout en demandant aux Algériens de refouler leur douleur. C'est aussi le résultat de l'absence de la justice », a-t-il déclaré. Mohcène Belabbès a fait le lien entre la simultanéité de ces attentats avec l'affiliation du GSPC algérien à l'organisation terroriste internationale Al Qaîda. « La réconciliation nationale a créé une démobilisation tant chez les services de sécurité que chez les populations », a-t-il souligné. Le FLN, pour sa part, a estimé que la synchronisation de ces attentats dans la région de Kabylie vise, d'abord, un coup médiatique. Selon Saïd Bouhadja, membre de l'instance exécutive du FLN, « il faut poursuivre la lutte contre le terrorisme et redoubler de vigilance ». Le RND, quant à lui, appelle aussi à la poursuite de la lutte contre le terrorisme et l'encouragement de la réconciliation nationale. « Nous exhortons toutes les forces vives de la société et les éléments de la sécurité à être vigilants et à se mobiliser contre le phénomène », a lancé Miloud Chorfi, chargé de communication au RND, en « condamnant vigoureusement ces attentats ». La condamnation vient aussi du côté du MSP, qui appelle à réfléchir sérieusement sur les raisons de cette vague d'attentats. « Il est grand temps de se poser des questions pour savoir les tenants et les aboutissants de cette recrudescence du terrorisme, au moment où le débat est autour des scandales financiers et la corruption », a indiqué Abderrezak Mokri, vice-président du parti.