Prévu pour hier, le procès en appel opposant le quotidien arabophone Ech-Chourouk au guide libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, a été reporté au 21 février. La justice algérienne, rappelle-t-on, a condamné en première instance le journal à deux mois de suspension et 500 000 DA de dommages et intérêts. Son directeur, Ali Fodhil, et la journaliste, Naïla Berrahal, ont écopé d'une peine de six mois de prison ferme, assortie d'une amende de 20 000 DA chacun. L'affaire a été jugée par le tribunal de Hussein Dey, à Alger, le 31 octobre 2006. Le guide libyen a intenté le procès en diffamation contre Ech-Chourouk suite à la publication par ce dernier de deux articles, les 3 et 12 août 2006, traitant de « manœuvres d'agents libyens » dans le grand Sud algérien dans le but de convaincre les Touareg d'adhérer au fameux projet du « Grand Sahara », cher au colonel Kadhafi. Le guide révolutionnaire a jugé « diffamatoires » les deux articles. La condamnation d'Ech-Chourouk en première instance a été jugée « très sévère » par la défense. Elle a suscité réprobation et indignation des ONG de défense des droits de l'homme dont la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui voyait en cela « une première invitation faite aux dictateurs du monde afin de s'initier à l'art d'étouffer la liberté de la presse ainsi que toute manifestation démocratique en Algérie ».