Le directeur de l'agence foncière de wilaya et deux autres cadres de cette direction ont été limogés, hier, de leurs postes après une inspection inopinée du wali, avant-hier soir, au siège de cette structure qui a fait couler beaucoup d'encre et généré de vives protestations de la part des citoyens, sidérés par la manière peu orthodoxe avec laquelle est géré le foncier dans la wilaya et au chef-lieu. Le premier responsable de la wilaya qui visitait l'agence a décidé de la mise de scellés autour du bureau du foncier et a instruit une commission d'enquête, composée d'inspecteurs de la wilaya, de représentants des domaines et ceux de la DUC, pour tirer au clair certaines affaires litigieuses, nées entre autres des plaintes émises par les clients de cette agence. Le wali avait procédé, avant-hier, à un contrôle jusqu'aux registres de doléances et ceux du foncier et a constaté, dans un communiqué officiel, « l'anarchie faite autour de la gestion du foncier dans la wilaya, plus précisément dans certains lotissements comme à Ettefah 1, 2 et 3 où plus de 400 lots de terrain auraient été cédés d'une manière illégale ». Le communiqué de la wilaya parle de « 150 cas de personnes ayant fait main basse sur le foncier dans la ville de Tiaret sans qu'il y ait de traces de dossiers et, pis encore, sans verser intégralement leurs dus au titre de cette cession opaque ». La même source qui évoque « un laxisme des gestionnaires vis-à-vis des contrevenants non poursuivis en justice » fait état de « graves dépassements dans la conduite de la formule LSP ». Hier, lors notre visite au siège de cette direction, situé route Khouidmi Abdelkader, les membres de la commission planchaient à l'intérieur du bureau du directeur sur certains dossiers, et de nombreux citoyens, notamment ceux ayant souscrit à la formule LSP à Sougueur, sont venus pour nous signaler un scandale sans pareil dans les annales des relations administration/citoyens. Dans une lettre expédiée à qui de droit, ces citoyens abusés parlent de « paiement de dus pour l'obtention de logements, alors que leurs noms ont été remplacés par d'autres ». Des citoyens qui avaient acquis certains lots ou extension attendent depuis 1989, d'autres, à l'exemple des souscripteurs de logements LSP à El Beidha, attendent depuis des lustres l'achèvement des travaux. Un scandale qui tire pourtant ses origines de loin de par un lourd passif accumulé par de précédents responsables qui, après avoir profité de l'aubaine, se permettaient le luxe de demander des départs volontaires. Un départ volontaire moyennant, indûment, d'astronomiques pactoles. Le wali dans son communiqué d'hier parle de « l'installation du DAF pour gérer provisoirement les affaires courantes de l'agence jusqu'à ce que toute la lumière soit faite sur cette épineuse gestion », maintes fois décriée par d'anciens syndicalistes et par la presse.