A la faveur des manifestations de l'Algérie capitale de la culture arabe 2007, le théâtre de la ville de Constantine a abrité sur ses planches deux spectacles de qualité. Après la pièce égyptienne Antigone à Beyrouth, Antigone à Ramallah, qui a suscité un engouement remarquable, la troupe du Théâtre national d'Alger (TNA) n'est pas passée, le week-end dernier, sans avoir gagné la sympathie d'un public admirateur. L'œuvre, intitulée El hakawati el akhir ( le dernier conteur ), produite dans le cadre du même événement culturel, d'après un texte du Marocain Abdelkrim Berrachid, a été réalisée par El Mounji Benbrahim, alors que la scénographie a été travaillée par Zerrouki Boukhari. La pièce qui s'est poursuivie jusqu'à une heure tardive de la nuit a plongé le public dans l'univers fabuleux et étrange du conte populaire, dans un monde marqué par les fortes mutations de la modernité et de la mondialisation. Au-delà de sa portée humaniste et sa valeur artistique, la pièce a prouvé encore une fois que le Théâtre régional de Constantine demeure quand même et malgré ces temps de disette un pôle culturel. Un espace devenu aussi polyvalent, puisqu'il a eu à absorber ce vide laissé par la déperdition des nombreuses salles de cinéma et autres lieux de spectacle. Faut-il encore rappeler que les planches du TRC qui n'ont pas cessé, depuis des années, de vibrer aux rythmes, aux sons et aux images, seront au rendez- vous d'un autre important événement théâtral durant le mois culturel de la ville. On retiendra surtout la tenue des journées des arts dramatiques du 20 au 25 mars prochain, avant de vivre au rythme du programme du printemps théâtral entre le 27 mars et le 5 avril. Un programme culturel qui s'étendra aussi jusqu'au mois de mai, où les mélomanes seront au rendez-vous du festival de la musique andalouse. Le Centre culturel français, qui ne sera pas en reste, semble s'entendre parfaitement avec la direction du TRC, surtout que ce dernier abritera à partir du 22 février, et durant toute l'année, un menu intéressant de concerts de musique moderne. En attendant d'étancher encore l'éternelle soif culturelle des Constantinois, avant la fameuse « hibernation », qui caractérise les longs et ennuyeux mois de l'été, la destination unique des insomniaques sera la place du 1er Novembre où trône majestueusement un opéra aux mille visages.