Ségolène Royal bat le rappel en réunissant dans son « équipe du pacte présidentiel » les grandes pointures du Parti socialiste qui seront chargés « d'organiser et de présider les réunions de campagne » dans toute la France. Annoncée jeudi, cette équipe de « rassemblement » de toutes les sensibilités du PS ou « groupe des 13 » se compose de treize responsables, dont notamment l'ex-Premier ministre Lionel Jospin et ses anciens adversaires pour l'investiture socialiste Dominique Strauss Kahn et Laurent Fabius, ainsi que le premier secrétaire François Hollande, Pierre Mauroy, Henri Emmanuelli, Bertrand Delanoë, Gérard Collomb, Martine Aubry, Bernard Kouchner, Yvette Roudy, les présidents des groupes parlementaires Jean-Pierre Bel et Jean-Marc Ayrault. Deux autres « pôles » sont mis en place : « coordination des forces » avec les chefs des trois partis soutenant Ségolène Royal - PS, PRG (Jean-Michel Baylet) et MRC (Jean-Pierre Chevènement) - et « expression publique et communication », dont Jack Lang et Julien Dray deviennent les conseillers spéciaux, et Christiane Taubira, députée radicale de gauche, déléguée « à l'expression républicaine ». Ce pôle sera complété « dans les jours prochains » par des postes thématiques qui pourraient échoir à des « débatteurs », a précisé Jean-Louis Bianco, qui reste codirecteur de campagne. Dans ce troisième pôle de campagne, Claude Bartolone, bras droit de Laurent Fabius, sera chargé du « suivi de la presse nationale », Elisabeth Guigou et Manuel Valls de la presse internationale. Trois porte-parole travailleront sous la coordination de Jean-Louis Bianco : Arnaud Montebourg, Vincent Peillon et la conseillère régionale PS de Rhône-Alpes, Najat Belkacem. Ce « groupe des 13 » est chargé « d'animer et de tenir des réunions de campagne à travers le pays », a souligné Ségolène Royal, en précisant que ses membres pourront se réunir « à leur convenance ». « Tout le monde est rassemblé dans cette phase décisive de la campagne », a-t-elle ajouté. Cette annonce survient alors que les 28 sondages réalisés depuis le 15 janvier, au lendemain du congrès de l'UMP ayant investi Nicolas Sarkozy tablent sur une victoire du ministre de l'Intérieur contre Mme Royal. Mais après être allé jusqu'à 10 points (55% contre 45%), l'écart entre les deux adversaires s'est réduit, revenant à deux points dans le dernier sondage CSA (51-49) ou à quatre dans le dernier BVA (52-48). Ségolène Royal est remontée dans les sondages, notamment depuis sa prestation réussie sur TF1 lundi soir, dans l'émission « J'ai une question à vous poser ». L'équation Bayrou Le candidat UDF François Bayrou, en bonne position dans les sondages - crédité de 15% à 17% d'intentions de vote au premier tour - inquiète tant à l'UMP qu'au PS. Trente membres du PS, regroupés sous le pseudonyme Spartacus « revendiquent hautement » dans Libération leur soutien au candidat centriste « et aux idéaux de rassemblement et de redressement qu'il incarne ». « Seul François Bayrou incarne aujourd'hui l'esprit de courage, de responsabilité et de clairvoyance nécessaires pour redresser la situation en France », ajoutent-ils, estimant que le président de l'UDF est le seul à même de battre Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle. « Désormais, la perspective existe que le deuxième tour ne soit pas celui qu'on attendait et que ce deuxième tour, je puisse l'emporter », a-t-il assuré sur France Inter.