Le Front national bat le rappel de ses troupes pour jouer les trouble-fête dans le jeu politique français. Après la Bérézina de l'UMP, le score réalisé par ses ministres-aucun des engagés n'a gagné-et l'appel des cinq centrales syndicales à l'observation d'une journée de grève aujourd'hui, que fera-t-il pour «annuler» la victoire à plate couture du PS aux régionales (21 sur 22) avant la présidentielle de 2012 ? Annoncera-t-il dans les prochains jours la formation d'un nouveau gouvernement pour montrer aux Français qu'il les a compris ou comme le suggère Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, un remaniement « modeste, technique » pour faire passer ses réformes (réforme des retraites, lutte contre les déficits) avant de nommer plus tard un nouveau gouvernement pour affronter l'échéance de 2012 ? Dans les deux cas, la messe semble être dite pour le président français. Même dans son propre camp présidentiel, certains veulent prendre leurs distances. Jean-François Copé, le chef des députés UMP, parle de la nécessité de construire un «nouveau pacte majoritaire ». Certains réclament une révision des priorités et l'abandon des réformes mal comprises par l'électorat. A sa droite, le Front National, qui lui a « offert» quelques voix en 2007 par reconnaissance à l'UMP qui fait son jeu en soufflant sur les braises de l'extrémisme, pour battre Ségolène Royal, la socialiste, bat le rappel de ses troupes pour jouer les trouble-fête dans le jeu politique français. A sa gauche, Dominique de Villepin, sa bête noire, s'apprête à donner le la au tempo électoral de la prochaine présidentielle. Le fils spirituel de Jacques Chirac a attendu la soirée de dimanche, jour de la déroute de l'UMP, pour avancer à visage découvert. Il annoncera jeudi prochain le lancement officiel de son parti politique, le Mouvement au service des Français. Chez les socialistes, les têtes sont déjà en 2011, année de la sélection du candidat à la présidentielle. Martine Aubry qui s'est offert son premier costume de présidentiable, Ségolène Royal, qui est auréolée de sa victoire dans sa région, Dominique Strauss-Kahn, le directeur du FMI, François Hollande, l'ex-patron du PS, sont sur les starting-blocks.