La tension persistante sur le marché du lait en raison de l'augmentation du prix de la poudre ne laisse pas indifférent le consommateur à Aïn Defla, lequel craint une augmentation du prix du sachet de lait. Et pour cause, celui-ci constitue, avec la baguette de pain, le repas de midi des nombreux travailleurs de chantiers qui ne peuvent se permettre de se payer le restaurant ou même une gargote, souvent par souci d'économie. Les ménagères, quant à elles, préfèrent s'approvisionner auprès du marchand du coin qui propose du lait de vache et il est de tradition dans les agglomérations de confier la laitière au vendeur afin qu'il réserve au client la part désirée. D'autant, feront remarquer nos interlocutrices rencontrées à Miliana, que ces derniers temps, le lait en sachet n'a plus le même goût, ni la même consistance, ce que confirmera une source travaillant dans ce domaine. Parmi les objectifs fixés par les responsables des services agricoles de la wilaya de Aïn Defla, dans le cadre du schéma directeur du développement de l'agriculture, figure notamment celui de la réhabilitation de la vocation première de la vallée du Haut-Cheliff (bassin laitier) en rentabilisant au mieux les possibilités offertes dans ce secteur : existence d'infrastructures d'élevage vides et de la ressource en eau. Signalons que la wilaya de Aïn Defla dispose actuellement de deux laiteries. L'une publique à Arribs (nord de la wilaya) et l'autre privée localisée à Birould Khelifa (sud-est de Aïn Defla). La production moyenne est estimée, selon les sources de la DSA, à 38 millions de litres pour une collecte de l'ordre de 2 millions de litres par an. Celle-ci sera portée à 5 millions, espèrent les responsables du secteur. Par ailleurs, il existe 10 unités de collecte. Après les années de remous qui ont caractérisé le climat social dans cette structure en raison d'un sentiment d'insécurité ressenti par les travailleurs craignant de voir leur usine cédée à un privé, l'heure est à la sérénité, dira A. Mesbah, directeur de cette EPE-SPA où travaillent 260 employés. Selon notre interlocuteur, tous les travailleurs sont préparés à présent à une opération de privatisation somme toute imminente. Signalons que la laiterie des Arribs, fonctionnant depuis 1989, occupe une superficie de 11 ha et produit près de 80 000 litres/jour. En ce moment, révélera la même source, la demande sur nos produits est en hausse, faisant remarquer que des consommateurs se détournent du privé pour les raisons évoquées plus haut. Par ailleurs, ajoutera notre interlocuteur, le prix du litre de lait caillé est passé depuis le mois de janvier de 53 DA à 55 DA le pot, en raison de l'augmentation du prix de l'emballage. Intervenant enfin sur la crise que traverse le groupe Giplait dont dépendent 18 filières à l'échelle nationale, le directeur de la laiterie fera observer qu'à moins d'un redressement, la situation sera ingérable au-delà du mois d'avril.