Ordures ménagères jetées pêle-mêle, jonchant les rues, par monts et par vaux, sachets et papiers se propulsent dans les airs au gré des vents, égouts d'évacuation débordant de partout, odeurs nauséabondes, routes et chaussées boueuses à la limite du praticable, tel est le bilan que l'on peut dresser à l'issue de la visite de certains villages et quartiers de la commune de Boukhelifa. Au village du PK10, tout comme ailleurs, à l'instar d'El Maghra, PK7 ou encore Al Djabia, les déchets ménagers jetés quotidiennement par les villageois s'amoncellent partout sur le sol et les plus légers s'envolent au moindre soulèvement des vents. L'inexistence de dépotoirs délimités, pour ne pas dire des CET (centre d'enfouissement technique), et l'absence totale de camions devant assurer la collecte quotidienne des ordures ont davantage aggravé la situation jusqu'à penser que le ramassage des ordures dans cette commune n'est pas inscrit au programme des services techniques communaux. « Il y a belle lurette que les services concernés de la commune n'ont pas procédé au ramassage des tas de gravats s'accumulant au fil des années », affirment certains habitants. « Ce n'est qu'à la veille du lancement de la saison estivale qu'on ose parler du ramassage d'ordures en se contentant de jeter un coup de balai furtif aux abords des routes principales. Quant aux villages, personne ne s'en soucie », déplorent d'autres villageois. De son côté, l'APC, par la voix d'un élu, M. Chekal, reconnaît l'inexistence de moyens pour la collecte des ordures en précisant que « la commune est déficitaire pour acquérir des camions ». La solution consiste, selon lui, à implanter des dépotoirs contrôlés dans des sites convenables. « Nous devons assumer nos déchets », a-t-il martelé. Ce problème a, rappelle-t-il, été soulevé lors d'une réunion tenue, décembre dernier, avec le wali et portant sur le PDAU (plan directeur de l'aménagement urbain) et à laquelle ont assisté plusieurs responsables dont ceux des communes de Boukhelifa, Béjaïa, et Tala Hamza. Cependant, il est utile de souligner que l'implantation de décharges publiques bute, il est vrai, souvent sur l'opposition frontale du mouvement associatif de la commune. C'est le cas à Timanachine (Boukhelifa) où l'APC avait projeté, l'été dernier, d'implanter un dépotoir pour seulement les besoins de l'été, compte tenu de la prolifération des ordures pendant cette saison-là. « Il faut qu'il y ait un consentement entre élus et mouvement associatif pour pouvoir résoudre le problème », soutient notre interlocuteur.