La Gendarmerie nationale ne transigera désormais plus avec les délinquants. Les mesures fortes prises par le parquet général sont confortées par ce corps, assure Mustapha Taïbi, commandant du groupement d'Alger, lors d'un point de presse, organisé mercredi, au niveau du siège de la compagnie de Rouiba. Les opérations menées au pas de charge, soutient le colonel, s'inscrivent dans la durée et se déclinent sur deux points : la maximalisation des peines plus fortes et le transfert désormais des prisonniers, de surcroît vers l'intérieur du pays. Plusieurs de ces transferts, effectifs depuis quelques jours, sont effectués vers des prisons à Ténès à Sidi Aïssa et dans d'autres centres pénitentiaires. Ces mesures toucheront la petite délinquance et même les tenants des parkings jugés désormais intolérables aux dires du colonel Taïbi puisque la « profession » n'est pas encore légalisée. Résultat de ces opérations menées par les darkis : une prise de conscience est perceptible chez les citoyens. S'inscrivant dans ces interventions, la Gendarmerie nationale, qui est à sa troisième opération depuis le début de l'année, a effectué dans la soirée de mercredi, une descente dans les poches de délinquance de la capitale. Nous prenons place avec le commandant Yechcour, chef des groupes d'intervention rapide (GIR) pour rallier le groupement de Bir Mourad Raïs, lequel regroupe cinq brigades. A Baba Ali plus exactement à Ouled Belhadj, se trouve, à la limite avec Blida, un bois où se rencontrent des vendeurs de drogue. Cette région, à la jonction entre plusieurs zones de passage des trafiquants, telles Oued El Karma, est connue pour être une zone d'approvisionnement des dealers. 4 personnes âgées entre 25 et 30 ans ont été surprises au cours d'une opération combinée menée quelques jours auparavant. Ces jeunes ont pu tromper la vigilance des éléments de la gendarmerie en se faufilant dans l'un des bidonvilles qui sont légion dans cette région agricole. Leur modus operandi est des plus ingénieux : ils opèrent en groupe alors que d'autres assurent le guet, causant des difficultés énormes aux gendarmes. Le périmètre, comme l'explique le chef de groupement, sera nettoyé et des brigades cynophiles pour la détection des drogues sont utilisées à l'occasion. Au groupement de Baraki, on nous fait sillonner la région de Ouled Allal longtemps restée zone de non-droit, dans la commune de Sidi Moussa. Celle-ci a retrouvé une certaine sérénité en dépit des difficultés dont pâtissent encore ses habitants pour sortir de leur dénuement : manque d'électricité et de gaz, routes défoncées. Toujours ingénieux et ayant la réplique rapide, le chef des GLD, rencontré à Ouled Allal, nous accompagnera dans les dédales de cette région longtemps restée le fief des terroristes. Il nous assure que sans les efforts des patriotes, la sérénité ne saurait être effective. Les onze brigades sont chapeautées par le commandant de groupement de Baraki qui affirme que ses brigades assurent un travail de proximité. « Ces opérations sont faites pour dissuader toute intention criminelle. Les citoyens ne s'enfuient pas à la vue de nos éléments », indique-t-il en entrant dans ce quartier populeux, Zouaoui. Les infractions les plus signalées dans cette région sont les coups et blessures volontaires (CBV) ainsi que les vols. Le colonel Taïbi assure que pas moins de 1500 gendarmes ont été mobilisés à l'occasion de ces opérations.