A 77 jours des élections législatives, et bien avant l'ouverture officielle de la campagne électorale en vue du renouvellement de l'assemblée nationale, une boulimie certaine vient de s'emparer des partis politiques. En effet, au niveau des grosses pointures, c'est le RND qui semble avoir tiré profit de la tentative de déstabilisation engagée à l'encontre du coordinateur de wilaya, qui aura réussi le tour de force de diviser ses opposants et de rassembler ses troupes, moyennant un dosage d'équilibriste. Chez le MSP, c'est la coutumière discrétion propre à ce parti islamiste. Trop préoccupé par l'enlisement de son premier responsable dans l'affaire Khalifa, où il aura été entendu en tant que témoin, et par ses déclarations sur la corruption, Bouguerra Soltani aura fort à faire pour remettre de l'ordre dans son sanctuaire. Le peu d'informations sur les préparatifs laisse croire que le député de Sidi Lakhdar ne serait plus tenté par un autre mandat à l'APN. Ce qui ne diminue en rien de sa capacité manœuvrière et son habileté à influer sur les situations les plus complexes. Au niveau du FLN, c'est le grand calme qui précède la tempête. Car, après avoir réussi de manière magistrale à installer ses fidèles lieutenants à la tête de la mouhafadha, l'ex-député Si Affif aura déblayé le terrain vers son intronisation en tète de liste. Mais, les choses n'étant jamais aussi évidentes au niveau du FLN, des surprises de dernière minute ne sont pas à écarter. D'ailleurs, le conclave qui devait réunir la base militante au niveau de la salle Hamada en vue de la remise des fiche de candidatures aux législatives ne s'est pas tenu en raison de l'absence du délégué désigné par la centrale en vue de présider aux destinées de la future liste. Une opération qui ne sera pas de tout repos pour cet envoyé très spécial qui aura la redoutable tâche de trancher dans le vif. Avec une base militante encore imprécise et un noyau dur composé des enfants de Chouhadas, le vieux parti doit également gérer les humeurs des outsiders. Mais, la surprise est venue des partis jusque-là tenus à l'écart de la gestion de la cité, comme AHD 54, de Ali Fawzy Rébaïne, ou le PNSD, de Med Chérif Taleb. Des outsiders ambitieux En effet, ces deux formations ne sont pas restées les bras croisés, car depuis plusieurs mois, avec l'arrivée de nouveaux éléments et la redynamisation des cellules à travers tout le territoire de la wilaya, ces partis auront incontestablement investi la scène avec des candidats et des ambitions qui pourraient faire chanceler la triangulaire de l'alliance présidentielle. L'arrivée à la tête de AHD 54 de Maamar Mérouani ne devrait pas laisser de doute sur l'ambition de ce parti à rafler la mise. Très introduit auprès des grandes familles de Mostaganem et de la région de Aâchaâcha, cet ancien cadre de la SNTR aura réussi en un court laps de temps à organiser sa base et à accueillir quelques transfuges de taille. Ce phénomène est également de mise au PNSD dont le premier responsable est annoncé dans la région d'où il compte lancer sa campagne. En effet, avec le retour au bercail de Djillali Bouali –membre fondateur du parti aux côtés de Benchérif- et l'arrivée de Miloud Kadi, auparavant maire de Sidi Lakhdar et membre du conseil national du RND, ce parti aura mis d'énormes atouts dans la course. Côté indépendant, c'est le député Med Bouteldja qui se sera signalé par l'ouverture, depuis plus d'une semaine, de sa campagne de collecte des parrainages.