Après plus de vingt années depuis sa mise en service, l'hôpital Krim Belkacem de Draâ El Mizan ne dispose toujours pas de personnel médical spécialisé. Le manque d'effectifs de cette importante structure de santé publique s'est inscrit dans la durée malgré les engagements pris lors de différentes visites ministérielles. Ce déficit est expliqué par des considérations d'ordre social propres aux médecins. « Les médecins spécialistes ne viennent pas s'installer à Draâ El Mizan à cause de l'inexistence de logements dans la ville ou sa périphérie », confie un employé de l'hôpital qui cite aussi le cas du médecin interniste qui vient d'Alger deux fois par semaine pour soigner les malades durant une matinée, alors que pour la plupart des services, les gardes ne sont pas assurées. Le calvaire des malades est quotidien. L'absence d'un médecin gynécologue est par exemple vécue comme un véritable drame par les malades. Ces derniers sont contraints d'évacuer les cas urgents vers des structures au chef-lieu de wilaya. Dernièrement, une famille a connu une infortune singulière. « Vous devez la prendre vous-mêmes à l'hôpital de Tizi Ouzou car elle ne peut être prise en charge ici », a tonné un technicien de la santé qui était de garde. Les mêmes infirmiers ont également indiqué que le gynécologue conventionné avec l'hôpital leur a non seulement interdit de faire appel à lui pendant le week-end mais aussi qu'aucune patiente qui a déjà accouché par une césarienne ne peut être acceptée dans le service. L'accompagnateur n'a pas pu admettre cet état de fait, a-t-il témoigné. Car, son déplacement de nuit sur une distance de 50 km, par une route dangereuse est une autre mésaventure. De son côté, dans l'entourage du médecin gynécologue, on évoque la surcharge de travail. « Il faut plus de gynécologues, car que peut faire un seul médecin face à toutes les patientes alors qu'il a aussi à gérer son propre cabinet médical ? », tente-t-on de justifier. Le manque de médecins spécialistes touche pratiquement tous les services : l'ophtalmologie, la médecine interne, la réanimation et la cardiologie.