Il fait froid, il pleut, mais les robinets sont souvent à sec. Alors partir ? Oui bien sûr, tout le monde veut partir. Mais non, en vacances. Difficile. En plus des visas obligatoires que tous les pays ont placé entre eux et les Algériens comme une barrière administrative et morale, il y a le côté financier. Voyager coûte cher. Ainsi, le nouveau site consacré aux vacances (www.100pour100voyages.com) donne à peu près tous les voyages possibles à partir d'Algérie vers de jolies et charmantes contrées où les gens ne sont pas comme ici, aussi durs que des parpaings et aux mœurs aussi serrées que des nœuds marins. Par contre, si vous voulez voyager en Algérie pour ne pas avoir à demander un visa à un employé blond et méprisant, dépenser moins pour économiser sur le budget, il y a peu d'offres. Le site n'est, bien sûr, pas responsable de la rareté des offres internes, mais la seule destination proposée en Algérie est Timimoun. Vous voulez aller dans la capitale du Gourara jouer avec les dunes ? Il vous en coûtera 78 000 DA pour une semaine, au départ d'Alger, en auberge. 78 000 DA ? Oui, c'est cher. Mais en cherchant dans le site, on s'aperçoit qu'aller à Ibiza aux Baléares est moins cher. 32 000 DA pour le même séjour, soit une semaine, et en ajoutant le vol à 30 000 DA, on arrive au prix étrange de 62 000 DA. Aller à Ibiza, capitale de la fête, destination chic et branchée en pleine Méditerranée bronzée est moins cher que de passer des vacances à Timimoun. Et en plus, à Ibiza on a droit à un hôtel 3 étoiles et à de gentilles Ibiziennes. A partir de là, on peut se poser des questions sur la dynamique du tourisme interne, sur les prix pratiqués par Air Algérie et sur les tarifs des agences et hôtels du pays. On ne peut surtout pas se demander pourquoi tant d'Algériens veulent partir ailleurs. Pas en vacances, mais pour de vrai.