Dans certains quartiers de Seddouk, un spectacle de désolation s'offre à la vue des passants. Des vieilles bâtisses sont dans un état de délabrement très avancé et certaines menacent de s'écrouler d'un jour à l'autre. Pour la majorité d'entre elles, elles datent de plusieurs décennies. Sans entretien, objets de litiges divers entre propriétaires et prétendants, ces maisons sont livrées à l'usure du temps. En plus qu'elles défigurent le paysage, elles sont un véritable danger. Dans une rue principale et entre deux cafés, un mur, haut de plus de trois mètres, risque de tomber sur les quidams qui sont très nombreux à fréquenter cet endroit. « Faut-il attendre une catastrophe pour qu'on réagisse ? Pourquoi les autorités locales tardent-elles à prendre les mesures nécessaires consistant à obliger les propriétaires de ces constructions à les raser ou bien, tout simplement, à prendre des arrêtés de démolition et nous débarrasser, ainsi, de ce danger qui guette tout le monde », s'interrogent des habitants de Seddouk. Le service de l'urbanisme affirme qu'une mise en demeure est envoyée aux propriétaires alors que pour les autres cas, un recensement est en cours. Il y a aussi l'ancienne cité d'urgence construite pendant la guerre et dont seuls les vestiges demeurent ; leurs anciens occupants ayant bénéficié soit de logements ou de terrains à bâtir. L'ancienne école primaire, elle aussi datant des années 1950 et qui est une construction en préfabriqué, offre un spectacle désolant et où quelques familles habitent dans des conditions lamentables. Par ailleurs, les ex-sièges du FFS et du RCD, démolis pendant les événements de 2001 et les deux brigades de gendarmerie complètement saccagées pendant cette même période présentent des stigmates qui rappèlent les moments douloureux que Seddouk a vécus pendant cette période-là. « Pourquoi ne pas récupérer ces lieux en les réhabilitant ou en récupérant les terrains d'assiette qui pourront recevoir des infrastructures d'utilité publique, d'autant plus que la commune n'a plus de terrains », s'interroge-t-on encore. À ces ruines s'ajoute l'état des rues de certains quartiers qui semblent être oubliés. Des chaussées sont défoncées par les travaux de raccordement du gaz de ville ou de réparation des canalisations d'AEP et d'assainissement. D'ailleurs, ces deux réseaux datent de quelques décennies et demandent à être refaits. « Même l'extension du cimetière pose problème », nous déclare un vice-président de l'APC. « Le choix de terrain étant fait, des blocages de toutes sortes font que même pour enterrer nos morts il faudra attendre la décision venant d'en haut, laquelle tarde à venir », selon notre interlocuteur.