Près de 2000 immeubles menacent ruine. Plus de 55.000 habitations sont dans un état de délabrement très avancé. La ville d'Oran continue de se décomposer. La liste des effondrements ne cesse de s'allonger. Les bilans s'alourdissent. Une moyenne d'un écroulement par jour est enregistrée. Hier, un nouveau drame a failli avoir lieu lorsqu'une dalle d'une habitation s'est effondrée. A l'exception des dégâts matériels importants enregistrés, aucune perte humaine n'est à déplorer. Le dernier effondrement survenu à la rue Jules-Ferry continue de susciter des interrogations. Les occupants de l'immeuble en question sont à bout de nerfs et mettent à l'index les pouvoirs publics pour avoir laissé les sinistrés à leur triste sort. «Il y a un dépassement grave dans cette affaire», accusent-ils. «Sinon, comment interpréter l'impunité qui règne en maître des lieux dans cette grave affaire? Une famille de sept personnes se retrouve, du jour au lendemain, dans la rue», ont-ils ajouté. «C'est scandaleux», répétaient-ils. Pour ne pas passer la nuit à la belle étoile en ces nuits glaciales, les sinistrés n'ont trouvé rien de mieux que d'ériger une tente. Les mécontents estiment, dans leur cri de détresse, que leur calvaire perdurera au-delà du raisonnable. Car, jusque-là, aucune autorité n'est venue s'enquérir de leur misère qui tend à être pérenne. «Tout porte à le croire au vu de l'absence des représentants de l'Etat depuis l'effondrement de la maudite dalle, hormis la volonté affichée par l'APC d'Oran», affirment-ils. Sur un autre plan, l'effondrement de la dalle en question est survenu, selon les sinistrés, à la suite de la réalisation d'une nouvelle dalle étanche d'une épaisseur de 30 cm. Sous l'effet du poids de celle-ci, d'une surface de 600m², la première n'a pu résister. Quelle est cette institution qui a osé autoriser le concessionnaire à procéder aux travaux d'aménagement de la dalle qui s'est écroulée? Le concessionnaire a-t-il agi de son propre gré en effectuant des travaux hautement dangereux? Ces questions demeurent pour l'heure sans réponse. Hébétés de voir leur ville s'écrouler comme un château de cartes, les Oranais ne savent plus à quel saint se vouer ni à qui se plaindre. La menace est omniprésente. Du quartier Gambetta (entrée Est d'Oran) jusqu'à Sidi El Houari, en passant par Miramar, Bel-Air, Plateau, les rues Larbi-Ben M'hidi et Khemisti, les signes d'une dégradation très avancée sont perceptibles de visu. Des bâtiments entiers menacent ruine. Au total, selon le dernier recensement effectué par l'Opgi, près de 2000 immeubles constituent un danger permanent. Pour sa part, la direction de l'urbanisme a recensé plus de 55.000 habitations en état de délabrement très avancé. Aux dernières nouvelles, quelque 600 bâtisses, menaçant ruine, seront réhabilitées. Une enveloppe financière d'un milliard de dinars a été dégagée à cet effet.