Publié il y a tout juste une semaine par les éditions Tell, de Blida, Lucas le Morisque ou le destin d'un manuscrit retrouvé est un livre où foisonnent émotions et souvenirs. L'histoire se déroule aux XVIe et XVIIe siècles dans une sphère géographique des plus larges : depuis l'Espagne, la France, l'Empire ottoman, en passant par l'Amérique espagnole. Lucas est un jeune émigrant possédant deux cultures et deux religions. Jusqu'à l'âge de 25 ans, il arrive à assumer son hispanité chrétienne. Il décide un jour de s'exiler, en clandestin, vers le continent américain Las Indias, là il fonde une famille. Sentant la fin de ses jours approcher, il se lance dans l'écriture pour raconter sa vie, parsemée de découvertes et d'embûches. Il léguera par la suite son manuscrit à son fils Juan.Quant aux deux derniers cahiers, ils seront aux mains de descendants qui auront la responsabilité de prendre soin du manuscrit : un jésuite au XVIIe siècle et un chercheur d'or en Californie au XIXe siècle, établi au Chili. Lieu où les pages jaunies seront exhumées au profit d'une publication. Au cours de son intervention, Adriana Lassel, qui est d'origine chilienne, a expliqué que Lucas le Morisque est un récit romanesque qui raconte la vie, à travers l'histoire d'un manuscrit retrouvé dans un village chilien perdu, d'une famille de Morisques de Grenade. Pendant des années, elle a effectué des recherches pour écrire son livre où se mêle avec force la fiction . Dans cet ouvrage, confie-t-elle, il y a des éléments qui interviennent, tels que l'histoire, les mythes et l'actualité dont notamment le thème de l'émigration clandestine. « Dans tout livre, il y a également l'expérience de l'auteur.L'intérêt pour raconter l'histoire d'un Morisque a fait que j'ai commencé à raconter l'histoire d'un personnage (Lucas) en même temps que je me documentais sur la vérité historique. Le livre basé sur des dates et des lieux a un fort ancrage historique », explique-t-elle. Elle révèle que quand elle avait commencé à rédiger cet ouvrage, elle n'avait pas dans l'esprit l'idée d'envoyer des messages, car l'écrivain est avant tout le témoin de son temps qui raconte simplement la vie des gens qui ont dû quitter leur terre, leur patrie. A la question de savoir pourquoi elle a utilisé ce style d'écriture, elle a argué que son souci premier était de garder le langage de l'époque, c'est-à-dire utiliser de longues phrases avec notamment un vocabulaire d'origine arabe et des élocutions religieuses afin de reproduire l'ambiance d'antan de Tolède. « Ces termes, argumente-t-elle, n'existent plus aujourd'hui et cela a engendré des difficultés lors de la traduction vers le français. Le livre d'origine a été écrit en langue espagnole. » A la fin de la rencontre, l'auteur Adriana Lassel a révélé avoir eu des « échos favorables » de lecteurs de Tolède suite à la parution du livre. L'auteur a déjà publié les romans Le sang, l'âme et l'espoir, Le pavillon de l'oiseau jaune, La ville perdue et Tu n'iras pas à Tioup ainsi qu'un recueil intitulé Images d'Amérique. Adriana Lassel, qui a adopté la nationalité algérienne, se consacre actuellement à l'enseignement et à la recherche autour de l'œuvre de Cervantès et du monde musulman. Il est à noter par ailleurs qu'après son passage à la Bibliothèque nationale d'Algérie, Adriana Lassel présentera son livre, respectivement à l'institut Cervantès d'Alger le 20 mars à 14 h et à la librairie Mauguin de Blida le 22 mars.