Le premier tour de l'élection présidentielle mauritanienne s'est déroulé dimanche sans débordement. Les bureaux de vote ouverts officiellement à 7h ont connu une affluence considérable, nous a affirmé un membre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Constat que nous avons confirmé à travers une virée dans les bureaux de Nouakchott. Sous une chaleur torride, des files d'électeurs se sont constituées dans de nombreux bureaux de vote qui ne désemplissaient pas avant la fin de la matinée. C'est le cas du centre de vote de Imam Chafây, au quartier résidentiel Tavrgh Zeina, à Nouakchott, dont les trois bureaux de vote ont connu un engouement dès leur ouverture. Mohamed Lamine, un homme d'affaires rencontré sur place, s'est montré tout content d'être parmi les premiers Mauritaniens à s'acquitter de leur devoir électoral. « J'ai voté pour mon candidat préféré, le plus méritant, Ahmed Ould Daddah », nous a-t-il avoué, malgré le secret et la confidentialité voulus par les organisateurs de ces élections, pour lesquelles ils ont choisi le bulletin unique. Mohamed Lamine a justifié son choix par « le statut de militant ardu de la démocratie » dont jouit Ould Daddah. LES ELECTEURS CONFIANTS « Son parcours de militant pour l'instauration d'une démocratie participative en Mauritanie est sans appel. Il a consenti beaucoup de sacrifices, plus que tous les autres candidats. Il mérite, pour moi, d'être président », lâche-t-il non sans évoquer son background intellectuel et sa brillance en gestion économique. De son côté, Cheikh Moulay Ould Abdoulaye, un vieux de 65 ans, dit avoir voté pour « le changement ». Son souhait est de voir la Mauritanie sortir du gouffre le plus vite possible. « Pour atteindre un tel objectif, j'ai donné ma voix à celui que je juge le mieux outillé et compétent pour une telle mission. Le vote est secret. Je ne peux pas vous dire pour quel candidat j'ai voté », s'est-il excusé. D'autres électeurs rencontrés à Nouakchott se sont montrés « confiants » quant à la bonne issue de cette élection, à laquelle ils disent attacher un « espoir » particulier. Ainsi, Naïma Metidja a voté pour « la rupture totale avec le système ». A ses yeux, le jeune candidat indépendant, âgé de 41 ans, incarne bien cette rupture. « Il est franc, honnête, bien instruit et n'a jamais côtoyé les arcanes du système. C'est le président qu'il faut pour la Mauritanie », lance-t-elle avec enthousiasme. Du début de la matinée jusqu'en fin d'après-midi, aucun incident n'a été signalé. L'information a été corroborée par le porte-parole du ministère de l'Intérieur et des Postes de la communication, Dahmane Ould Miloud, selon lequel le scrutin s'est déroulé dans « d'excellentes » conditions. Le représentant du ministère a affirmé que jusqu'à 16h le taux global de participation était de 51%. A Nouakchott, la participation a atteint à la même heure 55%, à Nouadhibou 52%.