Les Palestiniens qui vivent depuis une année dans une crise politico-financière sans précédent, due à l'embargo international, imposé au gouvernement sortant, ont désormais leur gouvernement d'union nationale. C'est sous une pluie battante que le cortège du président Abbas s'est rendu hier au siège du conseil législatif palestinien situé en plein centre ville à Ghaza, où s'est déroulée une séance spéciale pour voter l'investiture du nouveau gouvernement. Les mesures sécuritaires étaient impressionnantes. Ce gouvernement est une coalition de presque tous les mouvements actifs sur la scène politique et militaire, à l'exception du FPLP et du Djihad islamique qui ont refusé d'y être représentés. Les députés du Conseil législatif ont massivement voté dans la journée la confiance au gouvernement d'union nationale. 87 des 132 députés étaient réunis à Ghaza et Ramallah, en Cisjordanie, par le truchement d'une liaison vidéo. Détenus par Israël, 41 autres, dont 37 élus du Hamas, étaient absents lors de cette séance. La grande majorité des nouveaux ministres appartient aux deux principaux rivaux, le mouvement Fatah du président Abbas et le mouvement islamiste Hamas d'Ismail Haniyeh, Premier ministre sortant reconduit par Abbas à la tête du nouveau cabinet. Les ministères clefs étaient cependant octroyés à des indépendants afin de faciliter les contacts avec la communauté internationale, en l'occurrence l'Occident qui refuse toujours de travailler avec des ministres du mouvement Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste. D'entrée, le président Abbas a donné le ton des intentions du nouveau gouvernement en rejetant « toutes les formes de violence » et appelé à un règlement négocié avec Israël. « Nous répétons que nous rejetons la violence sous toutes ses formes et que nous recherchons un règlement s'appuyant sur la légitimité internationale, à travers des négociations que nous sommes prêts à reprendre pour parvenir à une paix juste », a déclaré le président de l'Autorité palestinienne et chef du parti Fatah. Le Premier ministre Haniyeh a appelé à la fin de l'isolement international, mais ce n'est là que le début d'un nouveau parcours jalonné d'obstacles. Le gouvernement d'union doit donc relever le défi de se faire accepter par cette communauté internationale, d'habitude si injuste à l'égard des Palestiniens, mais malheureusement la seule capable par des pressions sérieuses sur Israël, l'amener à adopter une politique qui puisse conduire à une solution juste et équitable du conflit.