Le Dr Nourredine Hacini, ce vétérinaire spécialiste en hygiène industrie denrée animale ou d'origine animale (HIDAOA) consultant de l'OMS et de la FAO, a surpris l'assistance. Il a avancé des chiffres et des lettres sur la contamination des produits alimentaires à faire frémir, même s'ils concernent plusieurs pays. « 1,8 million d'enfants sont décédés suite à une intoxication alimentaire. Ce sont les résultats du développement de la restauration hors foyer et des 500 milliards de dollars annuellement échangés dans le monde pour l'acquisition de produits alimentaires », a affirmé le Dr Hacini. L'assistance était toute ouïe aux arguments imagés et exemples vécus du non respect de la réglementation en matière de conditionnement, conservation et commercialisation des produits alimentaires en Algérie. Le consultant de la FAO et de l'OMS paraissait en savoir beaucoup plus qu'il n'en disait. A peine se contentera-t-il d'affirmer que 2000 contrôleurs étaient insuffisants pour plus d'un million de commerçants en activité dans notre pays. D'où les profonds doutes sur les conditions d'hygiène et de conservation des viandes rouges, le lait et ses dérivés, les produits de la mer… En moyenne, l'Algérien consomme 10 à 11 kg/an de viande rouge pour une production annuelle nationale de 300 000 tonnes fournies par 78 abattoirs implantés sur l'ensemble du territoire dont un seul, celui de Béjaïa, est moderne. Annuellement, l'Algérie importe 40 000 tonnes de viande rouge. « Les viandes rouges comportent des risques de tuberculose, brucellose, charbon bactérie, toxi-infection alimentaires, résidus de médicaments vétérinaires », a martelé Dr Hacini. Le Dr Dekkar a indiqué que les maladies alimentaires sont un problème de santé publique immense et croissant. « Les pays, qui disposent d'un système de déclaration des maladies alimentaires, ont observé une augmentation significative de l'incidence des Salmonella, Campylobacter jejuni, Escherichia Coli entérohémorragique et d'autres pathogènes. Jusqu'à 30% de la population des pays industrialisés peuvent être atteints de maladies alimentaires chaque année ». Selon lui, l'incidence globale des maladies alimentaires est difficile à déterminer, bien qu'en 1998 l'on ait estimé que 2,2 millions de sujets sont morts de diarrhées. Beaucoup de participants membres de ces associations ont estimé que l'information sur les risques alimentaires à destination du consommateur ne semble pas être une priorité du côté des autorités nationales. « Le consommateur doit être informé d'une manière fiable. L'information existe, même si elle est éparpillée entre de multiples organismes et associations. Il est impératif de la rassembler, la prédigérer et la mettre à la disposition des consommateurs », ont estimé ces mêmes participants. Un contrôle plus rigoureux aux frontières des produits importés, l'interpellation des sociétés d'importations et opérateurs pour leur demander de vérifier dans quelles conditions les produits qu'ils écoulent ont été fabriqués et conditionnés.