Notre confrère Ahmed Cheniki a osé dire des vérités sur la gestion du département des lettres étrangères. Ce journaliste, spécialiste du théâtre en Algérie et au Maghreb, cet écrivain, auteur de nombreux ouvrages, a fait l'objet d'une évacuation au service des urgences de l'hôpital Ibn Sina. Sur les lieux mêmes de son travail à l'université Badji Mokhtar, Cheniki Ahmed a été victime d'un infarctus. Il est la conséquence de ce que ses pairs enseignants affirment être « une rumeur sournoise fallacieuse et non fondée » voulant atteindre l'intégrité et l'honnêteté intellectuelles de notre ami et collègue Ahmed Cheniki. Cette campagne a été menée par des représentants d'une institution de l'université pour dévaloriser ses travaux, voire les rendre obsolètes et non recevables avec une mise aux oubliettes. Peut-on admettre qu'un document polycopié attende plus d'une année pour être apprécié. Hier, dès l'annonce de l'hospitalisation de cet universitaire, tout Annaba a réagi en condamnant. Les universitaires particulièrement. Ils ont dénoncé les frictions et les trafics d'influence entre enseignants de rang magistral, notamment les pressions et les blocages exercés sur leurs collègues en quête de progression dans leur carrière par l'effort. Selon ces enseignants de plusieurs départements de l'université Badji Mokhtar, un climat malsain, entretenu et encouragé par les responsables, s'est installé depuis quelques années. « Les responsables se sont ingéniés à nommer aux postes de responsabilité scientifique et pédagogique leurs relais. Ces derniers s'acharnent à bloquer l'université plutôt que de la doter de moyens d'épanouissement pour ses étudiants et enseignants », affirment les mêmes sources. La réaction de ces enseignants et des étudiants du département des lettres étrangères se justifie également par la notoriété acquise par Ahmed Cheniki dans le forum des grands spécialistes du théâtre et de la comédie théâtrale en Europe et à travers le monde. Il y est constamment sollicité et accueilli à bras ouverts pour communiquer ou animer des conférences. Cheniki a récemment publié, à travers différents titres de presse, de graves accusations sur le fonctionnement de l'université Badji Mokhtar de Annaba. « Lieu malfamé d'une ruralité trop bien domptée où s'acoquinent les combines les plus diverses. Devons-nous continuer à nous taire et nous rendre complice de l'inacceptable », avait-il souligné. Depuis hier, Ahmed Cheniki a été admis au service réanimation. Aucune information n'a été donnée en ce qui concerne son état de santé. Il y a quelques mois, Ahmed Cheniki, véritable rebelle à tout ce qui porte pour nom incompétence et compromission, avait échappé de justesse à la mort.