Faisant partie des régions les plus pauvres d'Algérie, les mechtas de Ouidène Laâdjoul dans la commune de Aïn Sandel (w. de Guelma) font l'objet depuis 2002 d'un projet pilote national de développement rural. Ce dernier est depuis quelque temps en souffrance ; cependant une lueur d'espoir pointe à l'horizon, selon l'agence de développement social. A l'origine, il s'agissait d'œuvrer pour une dynamique d'auto-développement de la cellule familiale en zone rurale, dont les objectifs agricoles étaient de garantir une équité et une véritable intégration du fellah aux organisations agricoles, et ce, en les associant activement aux changements et aux réalisations. Pour ce faire, 517 habitants de cette région dont la superficie agricole utile est de 500 ha sur un total de 900, ont été ciblés, et une enquête sur les ménages a été confiée à la direction des forêts pour une identification efficiente des aspirations de cette population. Quatre-vingt-six d'entre eux (86) vivant dans les mechtas Koli El Outani, Koli El Fougani, Fakhfakha, Ouidène-Laâdjoul, Safia, et Saaboula, ont demandé le désenclavement de leur région par la réfection des routes et l'ouverture de voies et pistes carrossables vers leurs mechtas, ainsi qu'une mobilisation des ressources hydriques et le défonçage des terres agricoles. Quelques réalisations en un laps de temps et des données contradictoires Selon la direction des forêts, le projet a démarré en juillet 2003 avec une enveloppe totale allouée de 60 744 799 DA. Quelques petits projets ont été réalisés : un peu plus de 24 ha ont été plantés en arbres fruitiers (pommiers, poiriers, etc.), malheureusement, 50% des plants n'ont pas pris ; 90 ha de terres agricoles ont été défoncés ; trois sources ont été aménagées et cinq puits ont été creusés à travers la région de Ouidène Laâdjoul. A noter aussi la réfection d'un tronçon de route de 3 km et l'ouverture de trois autres, nous dit-on. Dans le cadre du Fonds national d'aide au logement (Fonal), des 45 logements qui ont été retenus après dépôt de dossier, seuls 19 ont été réalisés. Autre chose, 50 ruches ont été octroyées dans le cadre du Fonds de développement rural de mise en valeur des terres par la concession. Notons également que 1000 m3 de gabions pour le renforcement des talus ont été effectués. Néanmoins, certaines contradictions apparaissent à la lumière des données de la circonscription des forêts de Khezaras, comme le non-revêtement de la piste centrale de la mechta sur 3 km. Le P/APC de Aïn Sandel nous dira qu'ils ont même dépassé le quota de réalisation de logements ruraux dans le cadre du Fonal et que les populations sont satisfaites ! L'ADS émet un avis sceptique Quant à l'Agence de développement social, (ADS) malgré sa récente installation dont le siège est à Aïn Souda, dans la commune de Aïn Sandel, elle émet un avis sceptique et considère que le projet de Ouidène Laâdjoul, dans sa phase de réalisation en 2003, n'a pas abouti. Il en est de même pour sa phase enquête sur les ménages. Elle prévoit par conséquent dans les prochaines semaines et avec ses propres moyens à travers le Plan de proximité de développement rural (PPDR), d'établir un plan d'action devant identifier des projets porteurs à Ouidène Laâdjoul, suivant des indices prédéfinis devant déterminer la richesse ou la pauvreté d'une région, lesquels projets concernent l'assainissement, l'AEP, le réseau routier, et l'existence ou la proximité des infrastructures de base, salles de soins, dispensaire, polyclinique, écoles... Ce n'est qu'après étude des projets que des enveloppes peuvent être dégagées au profit de ce genre de mechtas, telles que Ouidène Laâdjoul et autres régions déshéritées. L'enveloppe n'excède pas les 4 millions de dinars par projet, mais, selon la loi régissant l'ADS, les projets sont assujettis au code des marchés publics, nous a-t-on affirmé. Des projets en souffrance Une frange importante de la population de la région de l'Ouidène-Laâdjoul n'a pas bénéficié de logements ruraux. Le projet de la salle de soins n'a pas été réalisé, ainsi que le logement d'astreinte. La retenue collinaire, pourtant prévue dans le cadre du plan sectoriel de développement à la charge de l'hydraulique, n'a pas encore vu le jour. Le revêtement de la piste centrale est également en souffrance. Le transport public est réduit à sa plus simple expression, très peu de véhicules s'y aventurent. On nous dira même que les instituteurs ont du mal à joindre leurs établissements, sans parler du calvaire des élèves. Quoi qu'il en soit, il suffit de visiter la daïra de Khézaras et ses différentes communes et mechtas, pour pouvoir, tout au long de la route menant aux hameaux de Ouidène Laâdjoul, constater la désolation et la pauvreté. Aucune activité économique ou agro-industrielle n'est visible, mis à part une unité de production des eaux de source à Aïn Souda. Même l'agriculture et l'élevage, vocations premières de cette région, sont à l'agonie.