Abir, 23 ans, Raja, 18 ans et Chahira, 13 ans sont trois sœurs atteintes de myopathie. Une maladie rare qui affecte les membres inférieurs. Les trois sœurs, handicapés moteurs à 100%, ne peuvent plus accomplir le moindre déplacement sans se faire porter et doivent être assistées dans leurs gestes les plus intimes. Elles partagent avec cinq autres membres de leur famille un gourbi confectionné de deux pièces en tôle au Lac des oiseaux, près de la briqueterie. La famille subsiste avec une obole de 50 DA en guise de salaire quotidien que perçoit le père. Les sœurs malades sont souvent sujettes à des complications qui nécessitent des consultations et des analyses urgentes. N'ayant pas les moyens de faire venir un médecin, la mère ou le père les portent sur leur dos pour les emmener à l'hôpital. Deux rapports, établis dernièrement par les services de la DAS et la direction de la santé, révèlent l'anxiété dans laquelle vit la famille à chaque fois que l'état de santé de l'une des filles s'aggrave. Ils mettent tous deux en évidence l'insalubrité du logement. Pis encore, le gourbi se trouvant au sommet d'un monticule ne permet aucunement aux véhicules ou aux ambulances d'y accéder en cas d'urgence. Les deux rapports aussi humanistes que courageux recommandent d'abord l'octroi d'un logement décent et accessible pour permettre un meilleur suivi médical, en plus d'une assistance psychologique et médicale régulière. La DAS propose même à ce qu'une aide financière soit accordée à cette famille. La présidente de l'association des handicapés de Skikda juge que l'espérance de vie des personnes atteintes de ce genre de handicap est très minime. Laissera-t-on encore ces trois sœurs « se cacher pour mourir ? »