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Le dossier est-il clos ?
Publié dans El Watan le 24 - 03 - 2007

Je serais autant que possible clémente dans le verdict », avait promis la magistrate Brahimi à la fin des plaidoiries du procès de la caisse d'El Khalifa Bank qui a connu son épilogue jeudi. Une déclaration qui a ému et surpris à la fois l'opinion par son caractère inédit.
La justice n'a pas en effet la réputation de se laisser aller à des épanchements de cœurs dont ce n'est pas la vocation comme l'avait fait la présidente. Le cri de cœur de Mme Brahimi qui a été diversement interprété au sein de l'opinion a-t-il été entendu par le tribunal et le jury ? A l'énoncé du verdict ce jeudi au tribunal de Blida, les avis des avocats et des familles des personnes condamnées sont unanimes à reconnaître que la main de la justice fut lourde à l'encontre de certains accusés et a contrario clémente, voire même magnanime à l'encontre d'autres accusés. Plusieurs accusés acquittés par le tribunal avaient du mal à retenir leurs émotions lorsque le verdict tomba tant ils ne se faisaient aucune illusion quant à leur relaxe compte tenu des faits qui leur sont reprochés. A quelques exceptions près, le verdict rendu jeudi par le tribunal de Blida était, dans une très large mesure, prévisible. Cela, même si le déroulement du procès, avec ses coups de théâtre (programmés ?) illustrés notamment par la présentation à la barre en qualité de témoins de ministres et de hauts responsables, pouvaient, à certains moments, laisser penser que le procès prenait un autre cours, voire qu'il échappait, d'une certaine manière, au tribunal. En effet, si on met de côté les lourdes condamnations prononcées par contumace à l'encontre des accusés en fuite, dont notamment l'ancien patron du groupe Khalifa, des condamnations somme toute attendues s'agissant d'un jugement par contumace qui a la caractéristique de ne pas faire dans la dentelle, quelle lecture pourrait-on faire du verdict prononcé par le tribunal à l'encontre des autres accusés ? Il ressort clairement des sentences retenues à l'encontre des 104 accusés jugés par le tribunal de Blida que dans la chaîne des responsabilités du scandale de l'affaire d'El Khalifa Bank on a voulu sanctionner les personnes qui occupaient des postes décisionnels au sein de la banque et des organismes publics et privés qui ont déposé leurs fonds au niveau d'El Khalifa Bank contre des royalties. A l'inverse, le tribunal a prononcé la relaxe au profit d'une cinquantaine de cadres supérieurs et moyens ou de simples employés du groupe Khalifa et de ses partenaires commerciaux présentés pourtant lors des audiences du tribunal comme des corrompus de la pire espèce ayant puisé eux aussi, sans scrupules, dans la corne d'abondance de Moumène Khalifa. En accaparant des véhicules, en bénéficiant de prêts sans garantie et sans intérêt, de cartes de crédit et de facilitation d'accès au centre de thalassothérapie de Sidi Fredj...
Corruption active et corruption passive
Le jugement rendu par le tribunal laisse penser que dans le procès de la caisse principale d'El Khalifa Bank, on n'a sanctionné que le corrupteur en la personne de Moumène Khalifa, mais pas les personnes corrompues à une échelle ou à une autre et dont beaucoup se trouvaient en détention provisoire avant d'être acquittées par le tribunal. D'aucuns estiment, en effet, que le tribunal a sanctionné les auteurs de la corruption active mais pas ceux reconnus pourtant coupables lors des audiences de corruption passive, bien que les deux fléaux ont pourtant le même visage et engendrent les mêmes ravages dans une société. D'autres analystes considèrent que dans son verdict, le tribunal a retenu la bonne foi en ce qui concerne les accusés innocentés. Certains furent poursuivis pour avoir pris des véhicules, des prêts, des biens du patrimoine d'El Khalifa Bank (ordinateurs et autres matériels) qu'ils n'ont pas restitués au liquidateur. Il apparaît clairement à bien analyser le verdict que le tribunal n'a pas suivi la stratégie de la défense qui avait mis en avant dès le début des audiences la dimension politique du procès pour peser sur son cours et renvoyer dos à dos le parquet et les accusés. En faisant porter le chapeau au patron du groupe Khalifa et à ceux qui, dans les structures de l'Etat, ont permis à Khalifa de voir le jour et de prospérer au mépris des lois et en toute impunité. Certains commentaires auxquels se sont laissé aller à l'énoncé du verdict, dans des moments de grande détresse, des proches des accusés condamnés par le tribunal avec mandat de dépôt à l'audience hanteront indéniablement les consciences. Un sentiment irrépressible d'injustice s'est en effet emparé des familles des condamnés qui ne comprennent pas que des personnes payent pour d'autres nullement inquiétées par la justice alors qu'elles ont reconnu froidement leur responsabilité devant le tribunal qui les a entendues en tant que témoins. Un sentiment largement partagé dans la société. Certes, des points positifs sont à inscrire à l'actif de ce procès qui a permis, grâce à la compétence et au courage d'une magistrate qui a fait le consensus autour d'elle au sein et en dehors de la salle du tribunal de Blida, de bousculer les us et coutumes de la justice en Algérie ! Mais ces dividendes risquent de partir en fumée si les pistes ouvertes lors de ce procès et qui mènent droit vers d'autres responsabilités impliquant les hautes sphères de l'Etat que le tribunal n'a pas eu à examiner étant ligoté par l'arrêt de renvoi ne sont pas explorées pour la recherche de toute la vérité. Des instructions seront-elles ouvertes à l'encontre des personnalités, ministres et autres, entendues par le tribunal de Blida et devant lesquelles la magistrate Brahimi n'a pas caché son étonnement à la lumière de leurs déclarations respectives aux audiences du tribunal de les voir citer en tant que témoins ? Le verdict prononcé par le tribunal de Blida sera d'autant mieux accepté par les accusés, y compris peut-être par ceux qui se sont vu infliger de lourdes peines, mais aussi par la société, si le dossier Khalifa n'est pas définitivement refermé avec le verdict du tribunal de Blida. Le cas contraire, le procès Khalifa aura fatalement un goût d'inachevé et risque de se transformer dans la conscience collective en procès de la justice et du système balayant d'un revers de la main tous les espoirs suscités par ce procès et sa conduite qui a tenté, jusqu'à certaines limites, d'emprunter les chemins difficiles de la transparence .


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