La place politique locale est en ébullition. Ce week-end a été marqué par le ratage du président du PNSD. Il avait convoqué son monde et invité les journalistes pour finalement se faire porter pâle. « Il a été bloqué à Constantine par les intempéries. On ne sait pas à quelle heure il sera à Annaba », avait dit une voix anonyme dans la foule de personnes qui l'attendaient dans une des vieilles habitations de la place d'armes. Jamais la pression n'aura été aussi forte sur les partis politiques, tout autant d'ailleurs que sur les élus sortants. Nul, dans la quatrième wilaya du pays, ne s'attend à ce que les prochaines élections législatives voient la victoire d'un des traditionnels ou petits partis. Ces derniers, à l'image de Hamas et AHD 54, connaissent une progression notable parmi la population. Cependant, force est de dire que les augures restent prudents dans leurs pronostics sur qui, parmi les noms de prétendants à la candidature, partisan ou indépendant, figurera sur la liste. Ces derniers jours, la vie politique locale est cotonneuse. La jeunesse des deux sexes se désintéresse du sujet. Les adultes, notamment la classe intellectuelle, préfèrent les chaînes françaises de télévision, leurs reportages et leurs commentaires sur les élections présidentielles françaises. Que ce soit au FLN, El Islah ou au RND, il n'y a pas de place à l'euphorie. Les cadres et les militants craignent même une certaine démobilisation de plus de 350 000 électeurs, à cause des « affaires douteuses » dans lesquelles sont ou ont été impliqués certains meneurs locaux de partis ou prétendants retenus pour la course à la députation. Les dissensions et les actions de dissidence qui ont récemment apparu, la désunion galopante au sein des partis « tête d'affiche » n'incite pas à l'optimisme. Des 122 dossiers de prétendants transmis par la mouhafadha au comité central du FLN à Alger, pas un seul nom n'est adoubé par la population. « A moins que les urnes ne soient bourrées comme cela a été le cas à maintes reprises, quelles que soient les mesures que l'on prétendra pour des élections transparentes, le FLN, El Islah et RND ne feront pas courir les électeurs. Les listes indépendantes auront plus de chance de décrocher quelques sièges de députés sur les 7 mis en course », estime Abderahmane S., un ancien élu de l'Assemblée populaire de wilaya qui a préféré laisser tomber la politique.