Des promesses de réouverture des salles de cinéma sont depuis longtemps formulées par les responsables, cependant, la réalité est toute autre. Les Constantinois ne voient rien venir, sinon un écran noir qui n'est pas près de s'animer pour les égayer, les cultiver et leur procurer des moments de rêve et d'évasion. C'est à se demander, avec le constat désastreux qui perdure, s'il n'est pas déjà trop tard, du fait que l'habitude d'aller au cinéma, sortir voir un film, ne soit définitivement hypothéquée. En effet, ni la cinémathèque Annasr retapée, ni l'Olympia récupérée, ne sont près d'ouvrir. Le CCF tente de programmer fréquemment des cycles de films, sans pour autant réussir vraiment à réinstaller cette habitude. Ainsi, les projections organisées chaque jeudi n'attirent pas foule, malgré la gratuité de l'accès et la qualité des films proposés ; la petite salle reste aux trois quarts vide. Pourtant jeudi prochain, un beau film est proposé aux cinéphiles de la Ville du Rocher par ce centre ; il s'agit d'un long métrage de Jeanne Labrune datant de 1998 intitulé Si je t'aime, prends garde à toi. L'histoire est un fantastique duel amoureux entre un écrivain possessif et une femme jalouse de son indépendance. A voir absolument. Enfin pour tout cinéma à Constantine, les autorités font défiler sous les yeux de leurs « électeurs » des bobines de promesses et des écrans de fumées, en tournant le dos à cet important secteur. Côté cinéphiles, l'on peut dire que c'est l'apathie générale, l'on ne bouge pas le petit doigt.Un jour peut-être l'on sera dans l'obligation de tourner un tout autre film, celui de l'histoire de la disparition commandée de la culture cinématographique.