Hier, à Abuja, les Green Eagles étaient loin d'être cette fameuse équipe du Nigeria qui planait sur le football continental. La prestation des coéquipiers d'Okocha fût piètre et la victoire arrachée à cinq minutes de la fin de la rencontre prouve, si besoin est, que les favoris dans ce groupe n'ont pas été du tout désignés d'avance. Des équipes comme l'Angola, le Rwanda ou le Zimbabwe font le forcing pour bien débuter ces éliminatoires qui, faut-il le rappeler, puisent leur importance dans les premiers matches. Et justement ce sont ces résultats qui manquent tant aux Verts en ce début de la compétition. Deux scores nuls, dont l'un at-home et une défaite, placent l'équipe nationale en dernière position du classement au même titre que le Gabon. En dehors de cette position peu enviable, il y a lieu de noter cet optimiste béat affiché par certains responsables qui risque de nous coûter cher en fin de parcours. En effet, un discours, loin de la réalité technique, semble envelopper le cheminement de la sélection nationale à qui l'on tente de faire croire qu'en ce début de compétition les rencontres ne sont pas encore au stade du décisif et qu'il est encore temps de sauver les meubles. Des attitudes pareilles ont privé le football national de plusieurs qualifications en Coupe du monde. Les expériences passées ont prouvé le contraire et c'est bel et bien lorsque l'on débute à toute allure que l'on a le plus de chances de décrocher le billet final. Or, à ce jour, troisième match de poule, les Verts n'ont récolté que deux points et se classent en bonne position devant la porte de sortie. Chose que personne ne souhaite, mais ce n'est pas avec les souhaits que l'on peut qualifier une équipe à une compétition internationale. Et c'est malheureusement ce qui se passe aujourd'hui. Les Verts ont appris à se promettre de faire mieux la prochaine fois à chaque fois qu'il y a déception. Hier à Abuja tout un chacun s'est promis de faire mieux face au Gabon en automne. Même promesse au lendemain de la rencontre face à l'Angola, face au Zimbabwe, etc... Pourtant, hier à Abuja, les Verts ne nous ont édifiés sur aucune forme de progrès depuis leur dernière sortie. Face à un ensemble du Nigeria qui jouait le plus souvent sur sa réputation, les poulains de Robert Waseige se sont contentés de pratiquer un football timide avec cette peur au ventre d'oser un peu plus en avant. A ce jeu-là, il ne fallait pas attendre grand chose. Le nouveau sélectionneur qui a trois matches dans les jambes, bénéficiera d'un sursis de deux mois avant sa prochaine rencontre face au Gabon, soit son « colocataire » du classement. Un autre match qui a son importance, et il est d'ores et déjà interdit de dire qu'il n'est pas décisif pour tenter de justifier le parcours cahin-caha de notre sélection nationale. Concernant les autres rencontres du groupe, il faut noter la victoire à Kigali du Zimbabwe face au Rwanda (2-0) et le match nul entre le Gabon et l'Angola (2-2), soit deux résultats qui ne sont pas faits pour arranger les affaires de notre sélection qui compte déjà quatre points de retard sur le leader du groupe, le Nigeria et trois points sur le duo Angola- Rwanda.