Une source très au fait du dossier de l'Office du parc omnisport de la wilaya de Souk Ahras (OPOW) nous a récemment confirmé l'ouverture d'une enquête judiciaire sur la gestion financière et administrative du complexe, où de graves anomalies révélées en 2001 par le rapport établi par l'IGF sont renforcées par de nouveaux détails compromettants. Dans son préambule, le même rapport fait état d'« une série d'irrégularités préjudiciables aux intérêts du Trésor, commises par le gestionnaire ». Et d'ajouter plus loin : « La mission de contrôle a adressé un rapport n° 55/ RB du 27 mai 2001 aux autorités de tutelle dont relève cet établissement, conformément aux dispositions de l'article 15 du décret 92/78 du 22 février 1992 ». De toutes ces irrégularités constatées par les inspecteurs, celles relatives aux règlements des dépenses fictives, la dissimulation des recettes, la soustraction des produits financiers, la mise à disposition irrégulière des locaux au profit de particuliers ont été les plus détaillées par les enquêteurs. « Des retraits d'espèces par des personnes étrangères à l'établissement, effectués par des chèques libellés à leur profit sans contrepartie ni prestations fournies à l'OPOW, n'ont jamais fait l'objet d'une quelconque mesure, et leurs auteurs demeurent protégés par la loi de l'omertas », a déclaré notre source, qui a cité, à titre indicatif, un élu de l'APC impliqué dans plusieurs opérations irrégulières révélées par le même rapport. Des irrégularités ont aussi entaché la gestion du personnel du complexe. Il a été ainsi, mis fin aux contrats de travail de 9 agents vacataires, alors que l'examen des fiches de pointages a révélé que ces agents ont continué à émarger régulièrement. Une nomination au poste de chef d'unité au mépris de l'arrêté interministériel du 17 avril 1989 et en dépit du rejet de l'acte de nomination par l'inspection de la Fonction publique a été maintenue par le directeur qui a continué à verser un salaire indûment perçu par un « privilégié ». Le caractère frauduleux d'une attestation de travail présentée par ce dernier n'a jamais inquiété le directeur du complexe. L'ouverture d'une salle de musculation privée au moment où ce même employé occupait ce poste, continue à susciter moult interrogations malgré l'alibi du prêt bancaire et celui d'un prête-nom. Dans le chapitre des dépenses fictives, le rapport fait état de sommes faramineuses dépensées dans des compétitions qui n'ont jamais eu lieu, telles que les supposées rencontres ESSA (Entente sportive de Souk Ahras)-Jil Tébessa, ESSA-I-El Khroub, ESSA-Chabab Echaouia. Les fausses imputations, les entrées d'articles en stock avant l'émission des bons de commande, ou la réception de la marchandise, des différences entre les objets désignés dans les factures et ceux réellement acquis et les fausses imputations sont autant d'anomalies répertoriées par les enquêteurs de l'IGF dans leur rapport. Le recours aux prête-noms dans certaines représentations est un procédé qui figure sur la liste des irrégularités relevées par ces derniers. Des discordances entre l'identité des fournisseurs et les bénéficiaires des virements ont été prouvées par les enquêteurs. La dissimulation des recettes provenant des manifestations sportives a fait l'objet, d'après le même rapport, d'écarts constatés entre les marges figurant sur les fiches comptables et celles résultant de la reconstitution des états des recettes. Même anomalie pour la gestion financière des locaux de l'OPOW, mis irrégulièrement à la disposition de quelques particuliers. L'actuel DJS a déjà déclaré à El Watan : « L'ouverture de plusieurs enquêtes sur la gestion financière des structures dépendant de la direction, l'OPOW compris. » Il a également souligné qu'il s'agit d'un assainissement global de situations héritées. Approché par nos soins, l'actuel directeur de l'OPOW nous a révélé que la passation de consignes avec le directeur limogé n'a tenu compte ni du patrimoine du complexe ni de la gestion financière et administrative. « L'affaire OPOW », étouffée en 2003, donne - quatre ans après - des allures de scandale.