L'université Djilali Liabès renoue avec la contestation à l'appel de la section locale du CNES. Selon les animateurs du mouvement de protestation, le débrayage pour la journée d'hier (le premier jour d'une grève de deux jours) a été largement suivi au niveau de tous les campus. « Depuis la première heure, les facultés ont été désertées par les enseignants, à l'exemple des facultés des sciences, des sciences de l'ingénieur, de sciences économiques et de gestion, droit et sciences humaines et lettres, qui ont été totalement paralysées », souligne une source proche du syndicat des enseignants (CNES). Les deux journées de protestation ne sont que le « début » d'un plan d'actions que l'assemblée générale d'aujourd'hui « va mettre au point », ajoute cette même source. Selon des enseignants contactés hier, l'administration, et à sa tête le recteur, « refuse » depuis plus d'une année de régulariser la situation de tous ceux qui ont pris part au mouvement de grève de mai 2006. « Plus d'une année est passée sans que les enseignants ne perçoivent leurs dus des heures supplémentaires qu'ils ont réalisées », affirment-ils. Sur le plan pédagogique, la situation ne cesse de se dégrader consolidant de la sorte un sentiment de méfiance vis-à-vis de l'administration. « Les textes régissant les passages aux grades sont bafoués, les écrits faits à la tutelle sur le passage au grade de maître de conférences sans habilitation ni doctorat d'Etat sont restés lettre morte. Le plaisir d'humilier est allé jusqu'à laisser des autorisations de soutenance de doctorat traîner de longs mois », dénoncent ces mêmes enseignants. Le plus grave dans la situation, poursuivent-ils, est que le recteur, Abdennaceur Tou, est allé jusqu'à « refuser » toutes les demandes de séances de travail avec la section syndicale en contradiction flagrante avec les lois sociales qui imposent à l'employeur de telles réunions. Pour le CNES, un dialogue responsable et franc est la seule issue pour résoudre les problèmes réels de l'université et sauvegarder la paix sociale et l'intérêt des étudiants.